Comment on vole les mineurs
La gabegie dure depuis trop longtemps il est grand temps que nos luttes y remédient. Ne croyons pas cependant que ce type de situation soit nouveau : Qui produit la richesse et à qui profite vraiment sa production ? Dans une brochure écrite en 1907,
John Wheatley décrit une cour de justice imaginaire où un magnat du charbon, un propriétaire terrien et d'autres personnages sont accusés "d'avoir conspiré contre un vieux mineur, Dick McGonnagle, et de l'avoir volé".
Ce pamphlet, How the Miners are Robbed (Comment on vole les mineurs), eut un retentissement considérable avant la Première Guerre mondiale. Son analyse demeure valable pour les travailleurs d'aujourd'hui, qui continuent de se faire voler et illustre parfai(ement la discussion que nous avons dans un autre sujet. Je le fais passer en plusieurs fois à cause de la longueur.
Dans l'extrait qui suit, le juge interroge les témoins. La première personne à se présenter à la barre est le propriétaire de la houillère. Un propriétaire de la houillère qui pourrait être aujourd'hui Vincent Bolloré
Juge : Quel est votre nom ?
Sucker : Frederick Michael Thomas Andrew Sucker.
Juge : Vous avez beaucoup de noms !
Sucker : Je proteste !
Juge : Je ne vous ai pas demandé quelle est votre activité. Je désire savoir comment vous en êtes arrivé à posséder autant de noms.
Sucker : Je ne peux répondre à votre question, monsieur le juge.
Juge : Ah ! Voilà qui me parait suspect. Maintenant, voulez-vous bien nous dire quel est le montant de votre fortune ?
Sucker (avec fierté) : Un million de livres sterling.
Juge : Vous devez être un homme extrêmement compétent. Comment êtes vous parvenu à posséder une telle fortune ?
Sucker : Je l'ai faite, monsieur le juge.
Juge : Ah ! Vous vous reconnaissez donc coupable d'avoir fabriqué de la fausse monnaie ?
Sucker (indigné) : Certainement pas !
Juge : Alors pouvez-vous nous expliquer ce que vous voulez dire par «faire fortune» ?
Sucker : Je l'ai gagnée en affaires, monsieur le juge.
Juge : Depuis combien de temps êtes-vous dans les affaires ?
Sucker : Vingt ans, monsieur le juge.
Juge : Vous devez être un travailleur très capable pour avoir gagné une somme aussi énorme en si peu de temps ?
Sucker (indigné) : Je ne travaille pas, monsieur le juge !
Juge : Ah ! Voilà qui est intéressant. Vous ne travaillez pas et, cependant, vous venez de nous dire qu'en vingt ans vous avez gagné un million de livres ?
Sucker : Je possède une houillère.
Juge : Qu'est-ce qu'une houillère ?
Sucker : C'est un puits d'une profondeur d'environ cent toises, ainsi que divers bâtiments et machines pour la production du charbon.
Juge : Avez-vous creusé le puits ?
Sucker : Non, monsieur. J'ai des hommes pour le faire.
Juge : Avez-vous fabriqué les machines et construit les bâtiments ?
Sucker : Non, monsieur. Je ne suis pas un ouvrier. J'ai des gens pour faire ce travail.
Juge : Voilà un cas extraordinaire. Vous dites que d'autres hommes ont construit les bâtiments, fabriqué les machines, creusé le puits, et cependant c'est vous qui possédez la houillère ? Les ouvriers n'en ont-ils pas une part ?
Sucker : Non, monsieur le juge. J'en suis le seul propriétaire.
Juge : J'avoue ne pas comprendre. Voulez-vous de me dire que ces hommes ont construit une houillère en parfait état de marche, pour ensuite vous la remettre sans en garder ne serait-ce qu'une partie pour eux-mêmes ?
Sucker : C'est cela même.
Juge : Ils devaient être extrêmement riches et généreux, ou alors complètement fous ! Etaient-ils des hommes riches ?
Sucker : Mais non, monsieur le juge.
Juge : Avaient-ils d'autres houillères ?
Sucker : Pas une seule, monsieur. Il s'agissait de simples ouvriers.
Juge : Qu'entendez vous par de «simples ouvriers» ?
Sucker : Simplement des gens qui travaillent pour d'autres.
Juge : Voilà assurément des gens qui doivent être bien généreux ! N'ont-ils pas eux-mêmes besoin d'une houillère ?
Sucker : Certainement, monsieur le juge.
Juge : Et pourtant ils n'en possèdent aucune ?
Sucker : Non, monsieur, mais je les autorise à travailler dans la mienne.
Juge : Voilà qui est bien généreux de votre part, mais évidemment pas aussi généreux que le fait de vous avoir offert cette houillère. Vous pensiez peut-être ne pas avoir besoin de l'ensemble de cette houillère, puisque vous pouviez autoriser d'autres à s'en servir ?
Sucker : Vous ne comprenez pas, monsieur le juge. Je ne travaille pas dans ma houillère. Mais je permets aux ouvriers de le faire.
Juge : Ah, je vois ! Après que ces hommes vous ont offert cette houillère, vous ne lui avez pas trouvé d'utilité, et vous la leur avez rendue pour leur éviter d'en construire une autre ?
Sucker : Non, non, monsieur le juge ! La houillère est toujours à moi. Mais eux, ils y travaillent.
Juge : Décidément, tout cela est très confus. Vous possédez un puits que vous n'avez pas creusé, une usine que vous n'avez ni fabriquée ni érigée. Vous ne travaillez pas dans cette houillère car vous ne voulez pas travailler. Ceux qui ne veulent pas travailler n'ont en général pas de houillère, et pourtant ces gens vous en ont donné une. Les avez-vous implorés de venir travailler dans votre houillère, puisque vous n'en aviez pas l'utilité ?
Sucker : Pas du tout, monsieur le juge ! C'est au contraire eux qui m'implorent de bien vouloir les autoriser à travailler.
Juge : Mais pourquoi vous implorer de les laisser utiliser votre houillère ? Pourquoi n'en fabriquent-ils pas une pour eux-mêmes, comme ils l'ont fait pour vous ? Mais peut-être leur versez-vous quelque rétribution pour travailler dans votre houillère et de la garder en bon ordre ?
Sucker : Oui, bien sûr, monsieur le juge. Je les paie selon la quantité de charbon qu'ils produisent.
Juge : Bien. Voilà qui me semble juste. Alors je suppose que ces hommes vont rapidement devenir très riches ? Ils vont gagner la valeur du charbon qu'ils produisent, ainsi que la rente que vous leur offrez pour maintenir la houillère en bon état ?
Sucker : Ah non, monsieur le juge. Le charbon qu'ils produisent est à moi.
Juge : Comment ? Ils vous remettent le produit de leur travail ? N'ont-ils pas besoin de la valeur de ce charbon ?
Sucker : Certainement, monsieur. Mais c'est mon charbon, produit dans ma houillère.
Juge : Mon cher monsieur, vous m'amusez. Ces gens ont creusé le puits, mis la houillère en ordre de marche et extrait le charbon. Quel est votre rôle là-dedans ?
Sucker : Je leur ai accordé ma permission de faire ces choses, monsieur le juge.
Juge : Vous leur avez permis de creuser le puits, et ensuite vous avez pris le puits ; vous les avez autorisés à ériger l'usine, et ensuite vous avez pris l'usine ; vous leur avez permis d'extraire le charbon, et ensuite vous avez pris le charbon. Est-ce bien cela ?
Sucker : Oui, monsieur, mais je les paie pour faire ces choses.
Juge : Comment avez-vous de l'argent pour les payer, puisque vous ne travaillez pas ?
Sucker : J'ai hérité de 10 000 livres de mon père, j'en ai dépensé une partie, jusqu'à ce que les ouvriers commencent à produire du charbon.
Juge : Comment votre père a-t-il gagné cet argent ?
Sucker : De la même manière, monsieur le juge, tout comme j'ai pu convertir ces 10 000 livres en un million.
Juge : Comment avez-vous fait cela ?
Sucker : En revendant le charbon.
Juge : Est-ce que ces hommes vous emploient pour vendre le charbon ?
Sucker : Mais non, monsieur le juge. Le charbon est à moi.
Juge : Vraiment, votre affirmation semblait si impertinente que je ne l'avais pas prise au sérieux. Est-ce que vous payez ces mineurs avec la somme que vous recevez pour le charbon, moins votre salaire ?
Sucker : Non, monsieur. Je leur donne simplement le plus petit salaire pour lequel je peux trouver des hommes pour ce travail.
Juge : Je dois dire que tout ceci est déconcertant. Pourquoi ces gens ont-ils besoin de vous pour travailler ?
Sucker : Parce qu'ils ne peuvent travailler sans les machines, qui coûtent de l'argent. Nous, les hommes riches, avons de l'argent, et donc des machines, et ces gens doivent travailler ou mourir de faim. Ils sont bien obligés d?accepter nos conditions.
Juge : L'Etat dispose certainement de tout le capital nécessaire pour ouvrir des mines, pourquoi les gens auraient-ils besoin de faire affaire avec vous ?
Sucker : Très certainement monsieur, mais l'Etat est contrôlé par le parlement, qui est composé lui-même d'hommes comme moi. Ils ne sont pas assez fous pour se faire du tort à eux-mêmes.
Juge : Je ne pensais pas qu'il pouvait y avoir dans le monde des gens aussi stupides que ces travailleurs que vous décrivez. Quelle quantité de charbon un mineur produit-il en une journée ?
Sucker : Environ trois tonnes, monsieur le juge.
Juge : Et à quel prix vendez-vous ce charbon ?
Sucker : A 10 shillings par tonne, monsieur.
Juge : Maintenant, si vous pouviez être assez aimable pour nous dire combien le mineur gagne par jour pour les trois tonnes de charbon que vous revendez au prix de 30 shillings, nous devrions être en mesure de juger de la manière dont vous le traitez.
Sucker : Il reçoit cinq shillings, monsieur.
Juge : Etes-vous sérieux ?
La gabegie dure depuis trop longtemps il est grand temps que nos luttes y remédient. Ne croyons pas cependant que ce type de situation soit nouveau : Qui produit la richesse et à qui profite vraiment sa production ? Dans une brochure écrite en 1907,
John Wheatley décrit une cour de justice imaginaire où un magnat du charbon, un propriétaire terrien et d'autres personnages sont accusés "d'avoir conspiré contre un vieux mineur, Dick McGonnagle, et de l'avoir volé".
Ce pamphlet, How the Miners are Robbed (Comment on vole les mineurs), eut un retentissement considérable avant la Première Guerre mondiale. Son analyse demeure valable pour les travailleurs d'aujourd'hui, qui continuent de se faire voler et illustre parfai(ement la discussion que nous avons dans un autre sujet. Je le fais passer en plusieurs fois à cause de la longueur.
Dans l'extrait qui suit, le juge interroge les témoins. La première personne à se présenter à la barre est le propriétaire de la houillère. Un propriétaire de la houillère qui pourrait être aujourd'hui Vincent Bolloré
Juge : Quel est votre nom ?
Sucker : Frederick Michael Thomas Andrew Sucker.
Juge : Vous avez beaucoup de noms !
Sucker : Je proteste !
Juge : Je ne vous ai pas demandé quelle est votre activité. Je désire savoir comment vous en êtes arrivé à posséder autant de noms.
Sucker : Je ne peux répondre à votre question, monsieur le juge.
Juge : Ah ! Voilà qui me parait suspect. Maintenant, voulez-vous bien nous dire quel est le montant de votre fortune ?
Sucker (avec fierté) : Un million de livres sterling.
Juge : Vous devez être un homme extrêmement compétent. Comment êtes vous parvenu à posséder une telle fortune ?
Sucker : Je l'ai faite, monsieur le juge.
Juge : Ah ! Vous vous reconnaissez donc coupable d'avoir fabriqué de la fausse monnaie ?
Sucker (indigné) : Certainement pas !
Juge : Alors pouvez-vous nous expliquer ce que vous voulez dire par «faire fortune» ?
Sucker : Je l'ai gagnée en affaires, monsieur le juge.
Juge : Depuis combien de temps êtes-vous dans les affaires ?
Sucker : Vingt ans, monsieur le juge.
Juge : Vous devez être un travailleur très capable pour avoir gagné une somme aussi énorme en si peu de temps ?
Sucker (indigné) : Je ne travaille pas, monsieur le juge !
Juge : Ah ! Voilà qui est intéressant. Vous ne travaillez pas et, cependant, vous venez de nous dire qu'en vingt ans vous avez gagné un million de livres ?
Sucker : Je possède une houillère.
Juge : Qu'est-ce qu'une houillère ?
Sucker : C'est un puits d'une profondeur d'environ cent toises, ainsi que divers bâtiments et machines pour la production du charbon.
Juge : Avez-vous creusé le puits ?
Sucker : Non, monsieur. J'ai des hommes pour le faire.
Juge : Avez-vous fabriqué les machines et construit les bâtiments ?
Sucker : Non, monsieur. Je ne suis pas un ouvrier. J'ai des gens pour faire ce travail.
Juge : Voilà un cas extraordinaire. Vous dites que d'autres hommes ont construit les bâtiments, fabriqué les machines, creusé le puits, et cependant c'est vous qui possédez la houillère ? Les ouvriers n'en ont-ils pas une part ?
Sucker : Non, monsieur le juge. J'en suis le seul propriétaire.
Juge : J'avoue ne pas comprendre. Voulez-vous de me dire que ces hommes ont construit une houillère en parfait état de marche, pour ensuite vous la remettre sans en garder ne serait-ce qu'une partie pour eux-mêmes ?
Sucker : C'est cela même.
Juge : Ils devaient être extrêmement riches et généreux, ou alors complètement fous ! Etaient-ils des hommes riches ?
Sucker : Mais non, monsieur le juge.
Juge : Avaient-ils d'autres houillères ?
Sucker : Pas une seule, monsieur. Il s'agissait de simples ouvriers.
Juge : Qu'entendez vous par de «simples ouvriers» ?
Sucker : Simplement des gens qui travaillent pour d'autres.
Juge : Voilà assurément des gens qui doivent être bien généreux ! N'ont-ils pas eux-mêmes besoin d'une houillère ?
Sucker : Certainement, monsieur le juge.
Juge : Et pourtant ils n'en possèdent aucune ?
Sucker : Non, monsieur, mais je les autorise à travailler dans la mienne.
Juge : Voilà qui est bien généreux de votre part, mais évidemment pas aussi généreux que le fait de vous avoir offert cette houillère. Vous pensiez peut-être ne pas avoir besoin de l'ensemble de cette houillère, puisque vous pouviez autoriser d'autres à s'en servir ?
Sucker : Vous ne comprenez pas, monsieur le juge. Je ne travaille pas dans ma houillère. Mais je permets aux ouvriers de le faire.
Juge : Ah, je vois ! Après que ces hommes vous ont offert cette houillère, vous ne lui avez pas trouvé d'utilité, et vous la leur avez rendue pour leur éviter d'en construire une autre ?
Sucker : Non, non, monsieur le juge ! La houillère est toujours à moi. Mais eux, ils y travaillent.
Juge : Décidément, tout cela est très confus. Vous possédez un puits que vous n'avez pas creusé, une usine que vous n'avez ni fabriquée ni érigée. Vous ne travaillez pas dans cette houillère car vous ne voulez pas travailler. Ceux qui ne veulent pas travailler n'ont en général pas de houillère, et pourtant ces gens vous en ont donné une. Les avez-vous implorés de venir travailler dans votre houillère, puisque vous n'en aviez pas l'utilité ?
Sucker : Pas du tout, monsieur le juge ! C'est au contraire eux qui m'implorent de bien vouloir les autoriser à travailler.
Juge : Mais pourquoi vous implorer de les laisser utiliser votre houillère ? Pourquoi n'en fabriquent-ils pas une pour eux-mêmes, comme ils l'ont fait pour vous ? Mais peut-être leur versez-vous quelque rétribution pour travailler dans votre houillère et de la garder en bon ordre ?
Sucker : Oui, bien sûr, monsieur le juge. Je les paie selon la quantité de charbon qu'ils produisent.
Juge : Bien. Voilà qui me semble juste. Alors je suppose que ces hommes vont rapidement devenir très riches ? Ils vont gagner la valeur du charbon qu'ils produisent, ainsi que la rente que vous leur offrez pour maintenir la houillère en bon état ?
Sucker : Ah non, monsieur le juge. Le charbon qu'ils produisent est à moi.
Juge : Comment ? Ils vous remettent le produit de leur travail ? N'ont-ils pas besoin de la valeur de ce charbon ?
Sucker : Certainement, monsieur. Mais c'est mon charbon, produit dans ma houillère.
Juge : Mon cher monsieur, vous m'amusez. Ces gens ont creusé le puits, mis la houillère en ordre de marche et extrait le charbon. Quel est votre rôle là-dedans ?
Sucker : Je leur ai accordé ma permission de faire ces choses, monsieur le juge.
Juge : Vous leur avez permis de creuser le puits, et ensuite vous avez pris le puits ; vous les avez autorisés à ériger l'usine, et ensuite vous avez pris l'usine ; vous leur avez permis d'extraire le charbon, et ensuite vous avez pris le charbon. Est-ce bien cela ?
Sucker : Oui, monsieur, mais je les paie pour faire ces choses.
Juge : Comment avez-vous de l'argent pour les payer, puisque vous ne travaillez pas ?
Sucker : J'ai hérité de 10 000 livres de mon père, j'en ai dépensé une partie, jusqu'à ce que les ouvriers commencent à produire du charbon.
Juge : Comment votre père a-t-il gagné cet argent ?
Sucker : De la même manière, monsieur le juge, tout comme j'ai pu convertir ces 10 000 livres en un million.
Juge : Comment avez-vous fait cela ?
Sucker : En revendant le charbon.
Juge : Est-ce que ces hommes vous emploient pour vendre le charbon ?
Sucker : Mais non, monsieur le juge. Le charbon est à moi.
Juge : Vraiment, votre affirmation semblait si impertinente que je ne l'avais pas prise au sérieux. Est-ce que vous payez ces mineurs avec la somme que vous recevez pour le charbon, moins votre salaire ?
Sucker : Non, monsieur. Je leur donne simplement le plus petit salaire pour lequel je peux trouver des hommes pour ce travail.
Juge : Je dois dire que tout ceci est déconcertant. Pourquoi ces gens ont-ils besoin de vous pour travailler ?
Sucker : Parce qu'ils ne peuvent travailler sans les machines, qui coûtent de l'argent. Nous, les hommes riches, avons de l'argent, et donc des machines, et ces gens doivent travailler ou mourir de faim. Ils sont bien obligés d?accepter nos conditions.
Juge : L'Etat dispose certainement de tout le capital nécessaire pour ouvrir des mines, pourquoi les gens auraient-ils besoin de faire affaire avec vous ?
Sucker : Très certainement monsieur, mais l'Etat est contrôlé par le parlement, qui est composé lui-même d'hommes comme moi. Ils ne sont pas assez fous pour se faire du tort à eux-mêmes.
Juge : Je ne pensais pas qu'il pouvait y avoir dans le monde des gens aussi stupides que ces travailleurs que vous décrivez. Quelle quantité de charbon un mineur produit-il en une journée ?
Sucker : Environ trois tonnes, monsieur le juge.
Juge : Et à quel prix vendez-vous ce charbon ?
Sucker : A 10 shillings par tonne, monsieur.
Juge : Maintenant, si vous pouviez être assez aimable pour nous dire combien le mineur gagne par jour pour les trois tonnes de charbon que vous revendez au prix de 30 shillings, nous devrions être en mesure de juger de la manière dont vous le traitez.
Sucker : Il reçoit cinq shillings, monsieur.
Juge : Etes-vous sérieux ?