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franchement!

4 participants

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1franchement! Empty franchement! Dim 13 Avr 2008 - 9:40

jj

jj
Membre expérimenté
Membre expérimenté

Franchises médicales: une mesure "stupide et obscène"



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Par Julien Martin | Rue89 | 12/04/2008 | 18H43


Des boîtes de médicaments ont été déposées devant les préfectures pour dénoncer ce financement de la Sécu par les malades.
Entrées en vigueur le 1er janvier, les franchises médicales ont toujours du mal à passer. A l’appel du Collectif national contre les franchises médicales, plusieurs centaines de personnes dans toute la France sont allées déposer samedi des boîtes de médicaments vides devant les préfectures en signe de protestation. Ainsi que devant le ministère de la Santé à Paris. (Voir la vidéo)



50 centimes d'euro par boîte de médicaments et par acte paramédical, 2 euros par transport sanitaire, le tout dans la limite de 50 euros par an. La recette des franchises médicales devrait permettre, selon le gouvernement, de dégager 850 millions d'euros par an et de financer des dépenses nouvelles pour le plan Alzheimer, l'amélioration des soins palliatifs et la lutte contre le cancer.
Mais les griefs faits à leur encontre sont multiples. D'abord sur l'application. Le collectif, composé de 70 associations, syndicats et partis de gauche, dénonce:

"Les franchises sur les soins sont appliquées avec un tel zèle que certaines caisses de Sécurité sociale continuent de les prélever au-delà du plafond de 50 euros, tandis que des patients renoncent à certains soins."
Ensuite sur le principe même du dispositif. Instaurer les franchises médicales revient à faire financer le système d'assurance maladie par les malades eux-mêmes. Avec la stigmatisation des patients atteints d'ALD (Affection de longue durée), l'argument est au coeur du combat de Bruno-Pascal Chevalier, malade du Sida en grève des soins, qui a lancé une pétition déjà signée par 170000 personnes.
"Le montant peut être augmenté par décret du jour au lendemain"
Deux millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté ne sont pas non plus exonérées de ces franchises médicales. Pas assez riches pour figurer au-dessus de ce seuil, mais trop riches pour ne pas avoir à payer ces frais médicaux supplémentaires.
Car ces frais s'ajoutent à d'autres franchises déjà existantes. Depuis 2004, la Sécu perçoit en effet un euro sur chaque consultation ou acte médical, également dans la limite d'un plafond de 50 euros par an.
Le docteur Christian Lehmann, porte-parole du collectif, précise qu'à cette double franchise s'en ajoutent encore deux de plus, qui sont "un forfait de 18 euros sur les actes techniques de 93 euros et un forfait hospitalier journalier de 15 euros":




"Seul le principe de la franchise a été voté au Parlement, rappelle enfin Christian Lehmann, et son montant peut être augmenté par décret du jour au lendemain." C'est pour éviter une telle augmentation qu'il participait ce samedi à la manifestation, même s'il confit n'attendre "rien de Nicolas Sarkozy" et "rien de Roselyne Bachelot". La ministre de la Santé qui n'était pas présente samedi pour voir les marches de son ministère jonchées de boîtes de médicaments vides.


  • franchises médicales
  • Manifestation
  • médicaments
  • Sécurité sociale



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2franchement! Empty Re: franchement! Dim 13 Avr 2008 - 11:03

frountil claude


Membre chevronné
Membre chevronné

Cette manifestation, à mon sens n'a pas été popularisée; enfin!...quel rôle jouent les syndicats , les élus, les partis de gauche?...

Si dans toutes les Communes de France, même avec un minimum de participation symbolique s'était manifestée, certainement , l'impact aurait démontré la nocivité et l'impopularité de cette loi.

frountil claude

3franchement! Empty Re: franchement! Dim 13 Avr 2008 - 11:35

Boucaru


Membre éclairé
Membre éclairé

Bonjour,

La recette des franchises médicales devrait permettre, selon le gouvernement, de dégager 850 millions d'euros par an et de financer des dépenses nouvelles pour le plan Alzheimer, l'amélioration des soins palliatifs et la lutte contre le cancer.


La sécurité sociale est basé sur le principe de la solidarité populaire, donc ce système l'est également. Je paie pour moi, pour ma seconde fille qui a un traitement qu'elle devra prendre permanant, je paie pour ma femme aussi qui a un traitement.
Je suis solidaire de ce système, et comme tout système il y a des cas ou des personnes ne s'y retrouvent pas et protestent.
Que le plus intelligent des politiques trouve une solution dans laquelle personne ne file un € et j'approuverai.
N'est-ce pas Mr ROCARD qui a inventé la CSG ? c'était bien la gauche NON ?

4franchement! Empty Re: franchement! Dim 13 Avr 2008 - 12:19

frountil claude


Membre chevronné
Membre chevronné

M.Boucaru,excusez-moi l'on se détermine pas d'aprés l'adversaire idéologique. Certes M. Rocard aurait pu innover un autre mode de financement.Il a imposé 1%, nous sommes à 6,50% plus le R.D.S.; pour ma part je n'ai jamais approuvé tout en étant un homme de gauche.

Je réitère : les allègements des cotisations sociales de l'ensemble des Entreprises se montent , par an, à 23 milliards d"euros, les stocks -options sont exonérées de C.S.G. Le déficit se situe environ à 10 milliards d'euros, donc il pourrait facilement être comblé , d'autant que les salariés précaires ne cessent d'augmenter.

Mais cette politique délibérée en faveur des entreprises se poursuit. Noubliez pas, Monsieur, le Régime Capitaliste est basé sur le profit.

Et cela se confirme d'année en année.

frountil claude

5franchement! Empty Re: franchement! Dim 13 Avr 2008 - 13:08

Boucaru


Membre éclairé
Membre éclairé

Une entreprise ce n'est pas une association à but non lucratif que je sache. Votre but c'est de faire à tout prix interdire les capitaux privés, car si vous les taxez à outrance c'est ce qui arrivera et là vous favorisez la précarité car plus de boulot. les stocks -options je ne sais pas trop bien comment c'est geré, il y a très certainement des modifs à faire là dessus tout comme la limitation en plafonnement des salaires des PDG qui sont attrocement injustifiés et indéscent pour le français moyen. Cela va-t-il solutionner tous les problèmes de la sécu ? ou bien sera-t-elle un jour appelé à être totalement revue dans son fonctionnement ?
Devra-t-elle un jour devenir une mutuelle comme les autres vu les taux de remboursement de plus en plus bas par rapport aux mutuelles ? les mutuelles ne sont elles pas devenues des caisses primaires vu qu'elles ont inversé le rôle avec la sécu ?
Avant c'était 70% sécu et 30% mutuelle et aujourd'hui c'est l'inverse et carrément plus du tout de remboursement d'où la campagne de Lecler à la TV qui soulève la colère des pharmaciens ?

Voilà, moi je cotise pour toute ma famille, lorsque j'ai besoin de soin je ne veux pas encore culpabiliser en me disant que je reviens cher car j'ai en plus de ma sécu, ma mutuelle qui elle ne me culpabilise pas sur mes remboursements. La Grande malade c'est la sécu, donc c'est elle qui ne va pas et c'est elle qu'il faut revoir et arrêter de culpabiliser les français que n'en peuvent plus de payer pour tous les maux de la planette.

6franchement! Empty Re: franchement! Dim 13 Avr 2008 - 14:55

Le Villefranchois

Le Villefranchois
Membre actif
Membre actif

[b]Et si tout le monde avait raison de mettre la main a la poche??
l'État ne veut plus combler le trou de la sécu, les mutuelles ne pourront plus assurer bientôt le complément de remboursement, a moins d'augmenter les cotisations, les grandes entreprises de fabrication de médicaments ne peuvent pas diminuer le prix de ceux ci,sinon qu'en perdant un peu de leurs bénéfices, les français ne veulent pas perdre ce que le Conseil National de la Résistance avait crée c'est a dire cette sécu leur sécu, Alors ?
Moi oui Moi comme Boucaru je veux bien faire un effort pour sauver cet outil et de solidarité et le conserver ,conserver aussi ma retraite et tout ce qui fait qu'en France à une époque ont avait pensé aux conditions humaines , pour le court passage que L'HOMME passe sur ce globe!
ALORS MOI AUSSI JE VEUX PAYER PLUS POUR CE FAIRE, MAIS A UNE SEULE CONDITION:
C'EST QUE NOS SALAIRES LE PERMETTENT!!!!!
Décentralisations, Stock Options, salaires des PDG, cela ne vous dit rien?
OUI JE VEUX PAYER, MAIS DONNEZ MOI DES SOUS POUR LE FAIRE, MAIS CE N'EST PAS LE CAS MALHEUREUSEMENT![/b]

7franchement! Empty Re: franchement! Dim 13 Avr 2008 - 17:02

Boucaru


Membre éclairé
Membre éclairé

Monsieur le Villefranchois, c'est un générateur à problème tout ce système. Je suis rentré dans le monde du travail en 1973 comme ouvrier et mon salaire n'était pas bien gros. Aujourd'hui je suis toujours dans ce monde, mais en fin de carrière maintenant, je gagne 1500 €. Et alors ? cela ce compare à ce jour, à un début de carrière de 1200 en début et à 1500 en fin. qu'ont fait les prix depuis 1973 ? ils ont suivi la montée des salaires et plus, et nous sommes toujours aussi cons qu'en 1973.
Si en 2008 nous démarrerions à 1500€ pour finir à 2000€ les pris suivraient et hop !!! toujours aussi cons car les prix eux vont toujours plus haut.
Un seul petit détail, les entreprises multinationales ne seraient plus chez nous, car une main d'oeuvre hors de prix, alors que les asiatiques font pareil pour 4 fois moins cher que nous.
D'où le Mr Frêche et d'autres responsables politiques qui ont décidé de favoriser chez eux les emplois non délocalisables.
Pendant les présidentielles j'ai écouté pratiquement tous les candidats, et même Mr Villier disait que chez lui des multinationales il n'en voulait pas, même à leur demander d'aller s'installer ailleurs. Mais chez lui des chômeurs, il y en a très peu, car il n'y a que des PME et PMI qui tournent et ne délocalisent pas.
Progressivement tous ces pays où la main d'oeuvre n'est pas chère vont faire comme les copains, cela commence avec Dacia et la tâche d'huile va se répandre progressivement, à part le fait que nous, nous avons quelques années d'expérience d'avance, et nous, nous savons rechercher et innover.
Voyez que c'est pas évident, et tout en sachant rester à ma place de petit français, j'ai une vue d'ensemble du système avec les petites connaissance qui sont miennes, je me révolte lorsque je vois des injustice comme le salaire (pillage de caisse) des PDG Carrouf et Sté Générale, UIMM et autre salopperie de ce jenre. Il faut que des loi soient votées pour arrêter cette hémoragie monétaire que tous ces trous du c... détournent.

8franchement! Empty Re: franchement! Dim 13 Avr 2008 - 18:42

jj

jj
Membre expérimenté
Membre expérimenté

boucaru, ce que vous dites là, et surtout votre style, ça me touche; c'est dommage, mais il en faudrait de peu, que vous ne voyiez pas qu'entre la loi de la justice et la loi du marché on est obligé de choisir, même si on aimerait que tout le monde soit copain-citoyen, même si vous vous dites qu'il suffirait d'un peu de raison, etc; malheureusement "l'air du temps" (dans mon jargon: l'idéologie dominante - qui est celle de la classe dominante) veut qu'"on" "laisse faire", qu'on laisse faire le marché (ce qui n'empêche pas de mettre un peu de fard "pour en changer l'aspect naturel" - mais, comme on dit: chassez le naturel et...).
à vrai dire, je ne suis pas si sûr qu'il faille choisir entre la justice et le marché; je dirai plutôt ceci: faut-il que la justice se soumette au marché, ou le marché à la justice? "l'air du temps" veut que les lois du marché soient incontournables; je n'accepte pas cette manière de voir; je dis que c'est à la justice, donc à la politique de fixer les règles du jeu, les êtres humains peuvent (s'ils le veulent) et doivent être sujets de leur histoire, et non pas vivre une histoire sous hypnose.
il y a quelques années j'étais en vacances dans le jura avec mes enfants; un soir ils se sont mis à jouer au monopoly; comme le ton montait je leur ai demandé la règle du jeu; ils ne l'avaient pas, ils l'avaient perdue; ils en étaient venus à négocier la règle du jeu, qui changeait donc avec le rapport de force; vous voyez, mr boucaru, c'est l'effet que me fait le monde actuel: il a perdu la règle du jeu, et le jeu ne consiste plus qu'à négocier la règle du jeu (perdu la règle du jeu, ou délibérément égarée - ce que j'ai plutôt tendance à penser).
et à ce jeu-là c'est inévitablement le plus riche, donc le plus fort qui gagne (car "l'air du temps" assimile force et richesse).

9franchement! Empty Re: franchement! Dim 13 Avr 2008 - 19:45

Boucaru


Membre éclairé
Membre éclairé

JJ je suis bien content si je vous touche car vous voyez que nous ne sommes pas si différent que ça. Nous devons nous adapter au monde qui nous entoure car nous sommes tenu par des accords qui sont européens et même mondiaux. Par contre dans notre petit pays nous pouvons essayer de limiter au maximum l'injustice, de faire en sorte que cette hiérarchie ne nous regarde pas de trop haut et de manière hautaine. Comme je l'ai déjà dit dans d'autres posts, ce qui m'importe le plus, c'est que le peuple exerce son autorité à travers le gouvernement qu'il a mis en place et choisi selon une politique indiqué par avance.
J'ai opté pour notre président actuel, en 1981 j'avais opté pour Miterrand qui me semblait le plus répondre aux besoins du pays. J'étais plus jeune à cette époque et plus investi avec un grand désir d'avenir. Aujourd'hui les finances du pays sont dans le rouge, endettement abyssal, commerce extérieur déficitaire, sécu en déficit.
Que laisserons nous à nos enfant comme héritage ? moi un héritage comme celui-là je le refuse. Nos parents ont fait beaucoup mieu que nous, nos enfant nous traiterons d'incapables un jour et ils auront raison.

10franchement! Empty Re: franchement! Dim 13 Avr 2008 - 21:34

jj

jj
Membre expérimenté
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réponse à tous les boucaru de france:



franchement! Pgri Sociétés franchement! More01 Lectures
Mis à Jour le : 11 avril 2008 15:05

Bihr & Pfefferkorn : Le système des inégalités

11 avril 2008


Que sont les inégalités sociales ? Quelles sont les interactions entre elles ? Une analyse de Alain Bihr et de Roland Pfefferkorn. Extrait de Le système des inégalités, Ed La Découverte, collection Repères - mars 2008.franchement! Arton1901

Alain Bihr et Roland Pfefferkorn. Extrait de Le système des inégalités, mars 2008

« En 1754, l’Académie de Dijon ouvrait un concours d’essais autour de la question suivante « Quelle est l’origine de l’inégalité parmi les hommes et si elle est autorisé par la loi naturelle ? ». Elle allait ainsi permettre à Jean-Jacques Rousseau de s’illustrer par son Discours sur l’origine et le fondement de l’inégalité parmi les hommes, expliquant notamment que l’origine de l’inégalité gît dans la propriété privée. Plus de deux cent cinquante ans plus tard, la question des inégalités reste d’actualité dans une société française pourtant très différente de celle connue du célèbre Genevois. (...)

Les historiens futurs de cette société retiendront sans doute comme une de ses caractéristiques principales de la fin du XXe et du début du XXIe siècle le ralentissement, l’interruption, voire le retournement de la tendance pluridécennale antérieure de réduction des inégalités entre catégories sociales. Souvent encore mal mesurée par les données statistiques disponibles, inégalement accentuée selon les différents domaines ou dimensions de la vie sociale, cette inflexion a été confirmée par différentes synthèses consacrées à la question au cours des dernières années [1] [2].

Cette inflexion ne doit évidemment rien au hasard. Pour l’essentiel, elle a été le résultat de la mise en œuvre, à partir de la fin des années 1970, de politiques néolibérales qui se sont succédées et aggravées, de manière quasi continue depuis lors. Fondées sur l’idée que la crise ouverte quelques années auparavant est essentiellement due à une insuffisance de l’offre, handicapée par un coût salarial trop élevé, ces politiques ont eu pour objectifs et pour résultats : le développement du chômage, de la précarité et de la flexibilité de l’emploi, la stagnation voire la baisse des salaires réels, partant une évolution du partage de la valeur ajoutée plus favorable au capital, une déréglementation progressive ou brutale des différents marchés, un démantèlement rampant des systèmes publics de protection sociale et une régression plus générale de l’intervention régulatrice ou correctrice de l’Etat dans tous les domaines, tous facteurs propices à cet épanouissement de la liberté des plus « forts » qui a pour contrepartie une dégradation de la situation des plus « faibles ».

Avec pour effets globaux : un ralentissement de la hausse du pouvoir d’achat de la masse salariale globale, coïncidant avec une augmentation souvent importante des revenus non salariaux, notamment des revenus des placements financiers, le développement de poches de misère dans des banlieues déshéritées, la multiplication des « nouveaux pauvres » et des SDF (deux néologismes, produits originaux de l’époque) vivant de la mendicité et de l’aide dispensée par les associations caritatives, faisant pendant à la multiplication des golden boys, déployant leur génie spéculatif sur des marchés financiers rendus de plus en plus incontrôlables.

La mise en oeuvre de ces politiques a clairement signifié la rupture du compromis fordiste, qui avait fourni le cadre socio-institutionnel de la croissance économique que nous avons connue au cours des « trente glorieuses », compromis dont les termes avait été à la fois imposés par un mouvement ouvrier sous hégémonie social-démocrate et accepté par la frange éclairée du patronat. Par divers mécanismes contractuels ou législatifs, ce compromis avait institué la répartition des gains de productivité entre le capital et le salariat, puis progressivement entre l’ensemble des catégories sociales, que ce soit sous la forme d’une hausse de leur pouvoir d’achat ou d’une généralisation de la protection sociale.

En dépit d’inégalités persistantes, cette répartition n’en avait pas moins contribué à réduire les écarts sociaux. C’est à cette dynamique que la rupture de ce compromis a mis fin. Les politiques néolibérales ont précisément eu pour but d’en démanteler l’armature institutionnelle, opération nécessaire à la remise en cause de ses acquis sociaux [3].

Il convenait de rappeler le contexte historique particulier, y compris dans sa dimension politique, dans lequel prennent aujourd’hui place et les études sur les inégalités et les débats qui les entourent. Car c’est ce contexte qui en explique la multiplication au cours des dernières années, de même qu’il en détermine, dans une large mesure, les enjeux. Cela nous prévient d’emblée que, moins qu’aucun autre objet des sciences sociales, les inégalités sociales ne sont ni ne peuvent être un objet consensuel et que leur étude ne peut totalement s’abstraire des prises de position éthiques et politiques à leur sujet. Nous aurons à en tenir compte dans la définition préalable que nous en donnerons dans le premier chapitre. » (...)

« Chacun conviendra immédiatement que le chômeur de longue durée est aujourd’hui aussi peu « l’égal » du PDG d’une grande entreprise, que le serf du Moyen Age pouvait l’être du roi ou même seulement de son seigneur, duc ou comte ou que l’humble paysan l’était du Pharaon dans l’Egypte antique. Pour autant, la définition de ce qu’est une inégalité sociale présente un certain nombre de difficultés. Nous en proposerons la suivante.

Une inégalité sociale est le résultat d’une distribution inégale, au sens mathématique de l’expression, entre les membres d’une société des ressources de cette dernière, distribution inégale due aux structures mêmes de cette société et faisant naître un sentiment, légitime ou non, d’injustice au sein de ses membres. Les quatre éléments dont se compose cette définition appellent chacun un bref commentaire, pour en préciser le sens mais aussi pour en souligner le caractère en partie problématique, rendant du coup discutable la notion d’inégalité sociale. (...)

En définitive, la représentation de la société française qu’autorisent les résultats de notre analyse du système des inégalités est bien celle d’une société à la fois segmentée, hiérarchisée et conflictuelle. Les divisions, inégalités et conflits qui la traversent opposent non pas des individus en tant que tels mais bien des groupements d’individus partageant précisément une commune position (à la fois objective et subjective) dans la société. Cette position commande leurs possibilités (inégales) de s’approprier, ou pas, avoir, pouvoir et savoir, conduisant à une accumulation d’avantages à un pôle et une accumulation de handicaps à l’autre pôle, processus sur la base desquels ces différents groupes entrent en lutte les uns contre les autres en s’organisant (plus ou moins) à cette fin.

Dans ces conditions, les concepts de classes, de rapports de classes et de luttes des classes nous paraissent conserver toute leur pertinence pour l’explication et la compréhension de la persistance des phénomènes de segmentation, de hiérarchisation et de conflictualité au sein de la société française actuelle, comme plus largement dans l’ensemble des sociétés contemporaines [4] ; [5].

Article communiqué par Roland Pfefferkorn, publication Observatoire des Inégalités

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