Je voulais voir ce que c’était. Faire un essai. Et puis un petit saut à vélo pour rejoindre le centre de Sète n’était pas pour me déplaire. Parti du centre de Frontignan, 25 mn après le début de la montée du St Clair, j’étais au 136 de Grande Rue Haute (Galerie Gaïa, très poétique!) où se tenait un atelier d’écriture dans le cadre du Festival de poésie Voix Vives, un atelier animé par Claude Muslin, écrivaine très en vue sur Sète et que je connaissais déjà un peu par les réseaux sociaux, comme on dit ! Vélo attaché au balcon d’en face, j’entre, en tenue de coureur cycliste, celle que j’ai portée pendant vingt ans, dans majeunesse. Je vois le regard de ces trois ou quatre dames déjà présentes s’ouvrir. « Oh, un monsieur… ! » Eh oui, et dans ma tenue, pas de problème ?!!!!Apparemment non puisque les 13 dames finalement assises autour de moi et des tables ont semblé accepter la présence du seul élément masculin de la matinée ! Et c’est vrai, je l’ai reconnu, il n’était pas si évident d’être en minorité, pour une fois, la fameuse « parité » s’étant inversée !!!
Le thème du travail d’écriture portant sur le voyage, il nous a fallu, en guise de « tour de table », dire notre prénom et notre moyen de transport préféré pour voyager. Beaucoup pour l’avion, le vélo, un peu moins, le train et la marche à pied aussi mais curieusement, pas la voiture !
Claude a alors lancé le travail à partir d’un extrait de « Cent ans de solitude », le chef-d’œuvre de Garcia-Marquez. Très vite nous en arrivons à une première consigne : établir une liste d’objets que nous avons gardés pour certaines raisons chères aux souvenirs que nous en conservons. Puis il va nous falloir en choisir un et établir un dialogue avec lui, sur le pourquoi de son existence ou de sa conservation, afin d’exprimer ce qu’il représente pour nous, par rapport à un voyage effectué. Bigre !!!Je reconnais que c’était un peu nouveau comme travail pour le « journaliste » que j’ai aussi été pendant quarante ans. Mais le « challenge » est là et il faut le relever et c’est pour cela que je suis venu, pour l’inattendu, pour l’obstacle à franchir…Et je vois toutes ces dames autour de moi crayonner à qui mieux- mieux, raturer, remplir des pages et des pages…Impressionnant. Il est vrai que le genre de la maison fait plutôt chic, distingué, tout auréolé d’un vécu certain et sûrement d’un penchant pour l’écriture. J’ai plutôt un peu de mal à choisir mon objet et à démarrer le dialogue avec lui. Et puis c’est parti. Le stylo court, le dialogue se construit mais ne sera pas très long. J'étais le dernier à écrire mais le premier à terminer, je crois. Elles m’impressionnent toutes ces « concurrentes » toutes en train de bûcher sur leur histoire. Je me doutais un peu de ce qui allait se passer après mais j’avais quand même demandé ce qu’on allait faire de ces textes après. Et Claude de reconnaître que nous allions les lire, pour voir, un peu juger de la technique etc…Une journaliste arrivée entre temps demande si elle peut enregistrer quelques lectures. Une dame déclarera que pour elle, ce sera non ! Bon il est vrai que ce minimum d’intimité contenu dans nos petites histoires, peut en chiffonner certain(e)s au moment de la révélation à l’oral…
Après ce grand silence scolaire de nos jeunes années héroïques, les lectures commencent. Et je m’attends bien sûr à « passer » le dernier, derrière toutes ces dames. Qui pour la seconde fois, m’impressionnent par cet étalage de véritables beautés d’écriture, par le choix des mots, de la technique pour mener le récit-en principe un dialogue- et surtout pour ce vécu de voyages lointains dans toutes les contrées du monde, où elles ont rapporté les objets les plus étrangement originaux, tous chargés d’histoires ou de sens. Vais-je oser, moi, faire parler mon petit pingouin en plastique rapporté de Roumanie il y a trente-six ans et donc toujours à mes côtés dans un carton ? Allez, jouons le jeu. Qu’ai-je à perdre ? Et puis la journaliste est partie, elle ne m’enregistrera pas… ! Finalement, mon petit dialogue soulève quelques sourires et pas de gros reproches…
Quand il faudra poursuivre avec l’écriture de trois lignes employant les points de suspension avec exagération-selon une remarque d’Umberto Eco- j’aurai une petite idée de rajouter le travers actuel de l’usage du « voilà » à tout bout de champ dans nos discours et de faire dire à celle qui m’avait offert le pingouin, que si je lui avais écrit pour la connaître, c’est que je n’étais pas….manchot ! Là, je crois avoir marqué un bon point, pour l'humour ! A 12h30, l’exercice s’est terminé dans une ambiance franchement sympathique et même avec le vent de face, j’ai encore mis 25mn pour rejoindre Frontignan, après une traversée de Sète quelque peu périlleuse.
![Une expérience à Voix Vives: atelier d'écriture Muslin10](https://i.servimg.com/u/f11/13/48/86/77/muslin10.jpg)
ça phosphore, non, chez ces dames?!
Le thème du travail d’écriture portant sur le voyage, il nous a fallu, en guise de « tour de table », dire notre prénom et notre moyen de transport préféré pour voyager. Beaucoup pour l’avion, le vélo, un peu moins, le train et la marche à pied aussi mais curieusement, pas la voiture !
Claude a alors lancé le travail à partir d’un extrait de « Cent ans de solitude », le chef-d’œuvre de Garcia-Marquez. Très vite nous en arrivons à une première consigne : établir une liste d’objets que nous avons gardés pour certaines raisons chères aux souvenirs que nous en conservons. Puis il va nous falloir en choisir un et établir un dialogue avec lui, sur le pourquoi de son existence ou de sa conservation, afin d’exprimer ce qu’il représente pour nous, par rapport à un voyage effectué. Bigre !!!Je reconnais que c’était un peu nouveau comme travail pour le « journaliste » que j’ai aussi été pendant quarante ans. Mais le « challenge » est là et il faut le relever et c’est pour cela que je suis venu, pour l’inattendu, pour l’obstacle à franchir…Et je vois toutes ces dames autour de moi crayonner à qui mieux- mieux, raturer, remplir des pages et des pages…Impressionnant. Il est vrai que le genre de la maison fait plutôt chic, distingué, tout auréolé d’un vécu certain et sûrement d’un penchant pour l’écriture. J’ai plutôt un peu de mal à choisir mon objet et à démarrer le dialogue avec lui. Et puis c’est parti. Le stylo court, le dialogue se construit mais ne sera pas très long. J'étais le dernier à écrire mais le premier à terminer, je crois. Elles m’impressionnent toutes ces « concurrentes » toutes en train de bûcher sur leur histoire. Je me doutais un peu de ce qui allait se passer après mais j’avais quand même demandé ce qu’on allait faire de ces textes après. Et Claude de reconnaître que nous allions les lire, pour voir, un peu juger de la technique etc…Une journaliste arrivée entre temps demande si elle peut enregistrer quelques lectures. Une dame déclarera que pour elle, ce sera non ! Bon il est vrai que ce minimum d’intimité contenu dans nos petites histoires, peut en chiffonner certain(e)s au moment de la révélation à l’oral…
Après ce grand silence scolaire de nos jeunes années héroïques, les lectures commencent. Et je m’attends bien sûr à « passer » le dernier, derrière toutes ces dames. Qui pour la seconde fois, m’impressionnent par cet étalage de véritables beautés d’écriture, par le choix des mots, de la technique pour mener le récit-en principe un dialogue- et surtout pour ce vécu de voyages lointains dans toutes les contrées du monde, où elles ont rapporté les objets les plus étrangement originaux, tous chargés d’histoires ou de sens. Vais-je oser, moi, faire parler mon petit pingouin en plastique rapporté de Roumanie il y a trente-six ans et donc toujours à mes côtés dans un carton ? Allez, jouons le jeu. Qu’ai-je à perdre ? Et puis la journaliste est partie, elle ne m’enregistrera pas… ! Finalement, mon petit dialogue soulève quelques sourires et pas de gros reproches…
Quand il faudra poursuivre avec l’écriture de trois lignes employant les points de suspension avec exagération-selon une remarque d’Umberto Eco- j’aurai une petite idée de rajouter le travers actuel de l’usage du « voilà » à tout bout de champ dans nos discours et de faire dire à celle qui m’avait offert le pingouin, que si je lui avais écrit pour la connaître, c’est que je n’étais pas….manchot ! Là, je crois avoir marqué un bon point, pour l'humour ! A 12h30, l’exercice s’est terminé dans une ambiance franchement sympathique et même avec le vent de face, j’ai encore mis 25mn pour rejoindre Frontignan, après une traversée de Sète quelque peu périlleuse.
![Une expérience à Voix Vives: atelier d'écriture Muslin10](https://i.servimg.com/u/f11/13/48/86/77/muslin10.jpg)
ça phosphore, non, chez ces dames?!