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[ France ] Décroissance

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1[ France ] Décroissance Empty [ France ] Décroissance Mer 30 Mai 2007 - 14:01

aline

aline
Envoyé spécial
Envoyé spécial

J'ai trouvé cet article intéressant ... à partager.

Université Populaire Montpellier Méditerranée
Accueil du site > Cours et ateliers > Cours de Clôture
JEAN-CLAUDE BESSON- GIRARD
Cours de Clôture JEAN-CLAUDE BESSON- GIRARD
UPMM Cours du 4 juin

Né en 1938, Jean-Claude Besson-Girard est peintre autodidacte. Il a théorisé et pratiqué la décroissance en animant une communauté paysanne dans les années 70 dans les Cévennes. Il a tenté de mettre en cohérence sa pratique et ses convictions tout au long de sa vie. Dans son ouvrage Decrescendo Cantabile, il se livre à une interprétation de la décroissance à travers l'esthétique et la culture. Il dirige actuellement la revue Entropia.

La décroissance, un nouveau romantisme révolutionnaire Jean-Claude Besson-Girard, directeur de la revue Entropia, explique pourquoi la notion de décroissance est choquante pour l'imaginaire occidental, fondé sur
le mythe du progrès. Comprise comme un idéalisme, elle peut revivifier la notion d'utopie dévoyée par les monstruosités du siècle passé.

Par Laure Noualhat LIBERATION.FR © Libération :
vendredi 2 mars 2007

Q :Vous êtes directeur de la publication d'Entropia, première revue d'étude théorique et politique de la décroissance. Pouvez-vous expliquer ce qu'est la décroissance ?

La décroissance est d'abord une expression provocante. Elle s'oppose directement au dogme quasi religieux de la croissance. Mais, pour commencer à comprendre le sens de cette provocation, il faut aussitôt affirmer que la décroissance n'est pas une idée économique mais relève d'une représentation du monde où l'économie n'aurait plus le dernier mot. Il s'agit de passer d'une société de croissance à une société de décroissance. Pourquoi ? Parce que nous pensons que le mythe de la croissance sans limites sur une planète aux ressources limitées est responsable des cinq crises majeures que rencontre l'humanité. La crise énergétique, liée à l'épuisement et au renchérissement des ressources fossiles et au consumérisme exponentiel ;la crise climatique, parallèle à la réduction de la biodiversité, à la privatisation du vivant et des ressources naturelles ; la crise sociale, inhérente au mode capitaliste de production et de croissance, exacerbée par la mondialisation libérale génératrice d'exclusions au Nord et plus encore au Sud ; la crise culturelle des repères et des valeurs, dont les conséquences psychologiques et sociétales sont visibles en tout domaine ; la crise démographique enfin, qui, se choquant aux quatre précédentes, contribue à ajouter un paramètre complexe à ce qui constitue désormais une crise anthropologique sans précédent.

Q : Tout cela ressemble furieusement à l'an 01 que proposait Gébé dans les années 70... Quoi de neuf depuis ?

Franchement, la contestation de la croissance n'est pas neuve, mais le contexte dans lequel elle réémerge est totalement nouveau, inédit et particulièrement inquiétant. Cette contestation existe depuis le début
des années 70. Elle a été menée au niveau international lors du sommet de Stockholm, en 1972, au cours de la première conférence sur l'environnement humain. Déjà, il était question de réconcilier l'impact des activités socioéconomiques humaines et l'environnement. Sur un plan national, l'embryon de la contestation s'était cristallisé autour de la lutte antinucléaire. La bande à Fournier, qui écrivait dans la Gueule ouverte, avait proposé un « on s'arrête et on réfléchit », mais, en une paire d'années, tout a sombré. Ensuite, le premier choc pétrolier survenu en 1973 et les premiers taux de chômage inquiétants ont eu raison de l'allant. Aujourd'hui, on peut reprendre ce que l'an 01 avait proposé, mais avec plus de force. Les « objecteurs de croissance » réfléchissent, mais,
pour l'heure, leur poids social et politique est insignifiant au regard de l'opinion comme des décideurs. N'oublions pas que presque personne n'avait entendu parler de cet « ovni politique » il y a quatre ans. C'est, quoi qu'on en pense, le bimensuel la Décroissance, publié par l'association Casseurs de pub, qui a opéré la percée médiatique que l'on sait [10 000 exemplaires tous les deux mois, ndlr].

Q : Pourquoi la décroissance s'oppose-t-elle viscéralement au développement durable ?

La société de croissance n'est pas soutenable, et le «développement durable» n'est qu'un gadget à ranger sur le rayon des tartes à la crème. Ce n'est pas l'adjectif «durable» ou «soutenable» qui est en cause, mais la notion même de développement. C'est évidemment sur ce point que la notion de décroissance est extrêmement choquante puisqu'elle sous-entend qu'il y aurait un «au-delà du développement», idée presque impensable qui remet en question tout l'imaginaire occidental, fondé sur une croyance aveugle dans le mythe du progrès depuis plus de deux siècles.

Q : N'existe-t-il pas un mot moins violent comme décélération, équilibre, harmonie... La décroissance a un côté négatif, du style «retour à la bougie»... Ne pensez-vous pas que le mot est déjà rebutant ?

Rebutant pour qui ? Certainement pas pour tout le monde. Les plus jeunes, en particulier, ont parfaitement compris que «plus» ne voulait pas dire systématiquement «mieux». L'addition des effets négatifs de la croissance tend à inverser le jugement porté sur elle. Quant à ce que certains nomment une «décélération» de la croissance, nous considérons que, cette proposition restant dans la logique et l'imaginaire de la croissance, elle n'est pas à la hauteur puisque c'est cet imaginaire qui doit être abandonné. Nous pensons aussi qu'il fallait une expression choquante comme la «décroissance» pour réveiller l'opinion de la torpeur qui l'anesthésie.
Alors nous la gardons !

Q : L'idée de décroissance n'est-elle pas une idée de pays riche et développé ? Comment inciter les Chinois, les Indiens et les Ethiopiens à entrer en décroissance ?

Il est préférable, à mon sens, de parler de pays enrichis et de pays appauvris. Ce qui permet de parler de processus historique, et non pas de fatalité. Par ailleurs, ne confondons pas pauvreté et misère. Il serait parfaitement obscène de parler de décroissance à ceux qui meurent de faim, comme en Ethiopie ou au Darfour. Mais il est de notre devoir de leur expliquer pourquoi ils sont dans cette inhumaine situation. Et
l'on retombe sur les contradictions et les injustices qu'engendre le modèle dominant. Quant aux Chinois et aux Indiens, il est prévisible que la «surchauffe» de leurs économies rencontre un seuil «d'insoutenabilité» dont les populations auront à choisir d'en être les victimes ou de s'en libérer. Nous avons le devoir de les aider à choisir le second terme de l'alternative.

Q : Les catastrophes à répétition à venir ne sont-elles pas le meilleur élément incitatif pour entrer dans la décroissance ?

Que les victimes de ces catastrophes me pardonnent, mais il est incontestable que Katrina en Louisiane et la canicule de l'été 2003 ont davantage contribué à se poser des questions sur le modèle dominant que les quelques livres écrits par ceux qui, depuis longtemps, alertent l'opinion sur l'«insoutenabilité» de ce modèle. Mais vous le savez comme moi : on y pense et l'on oublie ! Quant à «entrer en décroissance», il faudra une dissidence collective pour peser sur les décisions politiques de
ceux qui nous gouvernent.

Q : Comment entrer volontairement dans la décroissance ? Pour «entrer volontairement en décroissance», il y a plusieurs étapes et plusieurs niveaux. La première étape est celle de la prise de conscience de notre
commune situation. Nous n'avons qu'une seule planète. Le récent rapport Stern, qui chiffre à plus de 5 000 milliards de dollars les effets du réchauffement climatique, et le film d'Al Gore, Une vérité qui dérange, peuvent incontestablement contribuer à nous ouvrir les yeux. La seconde étape est celle du passage à l'acte, de l'engagement. Le premier niveau est individuel et consiste pour l'essentiel à réduire notre «empreinte écologique», c'est-à-dire notre pression sur les ressources naturelles. Ce niveau est nécessaire mais non suffisant. Le second niveau est politique, au sens le plus large de la recherche du bien commun intégrant toutes les dimensions du projet d'une société de décroissance. Il est bien sûr préférable que la démarche soit volontaire et démocratique plutôt que soumise à une contrainte !

Q : Comment organiser les politiques publiques autour de cette idée ?
Quelles sont les pistes de réflexion à défricher ?

Localement et sur le terrain concret, de nombreux «objecteurs de croissance» sont à la tâche pour faire avancer cette idée. Nous avons, pour ne prendre qu'un seul exemple, contribué, avec d'autres, au fait que le gouvernement actuel ait renoncé au doublement de l'autoroute A7 dans la vallée de Rhône. C'est un petit premier pas symbolique et réel vers le
«moins», donc vers la décroissance. Dans le domaine agricole, il faudrait rompre avec les filières verticales de production et de consommation, donc combattre la grande distribution, organiser la production et la consommation alimentaire à des petites échelles de territoire. En d'autres termes, il s'agit de relocaliser l'économie. Cette réorientation
tend à la réduction drastique des frais de transport tout en restaurant l'agriculture paysanne, plus soucieuse d'aménager la terre que le territoire. Dans certaines régions, on revient à l'esprit des premières
coopératives agricoles des années 30. En matière foncière, il faut taxer significativement la spéculation. Beaucoup d'initiatives vont déjà dans ce
sens. Dans le domaine de l'information, on prône une forte pénalisation des dépenses de publicité. Tant que dans le domaine de l'économie générale on n'intègre pas les coûts externes des marchandises industrielles - comme par exemple les coûts écologiques ou sociaux -
,on obtient un rapport faussé à la réalité des richesses. La décroissance est dans l'air du temps. Intimement, on prend conscience qu'on ne peut pas continuer «comme ça», sur l'épuisement des ressources naturelles, des écosystèmes desquels nous dépendons.

Q : Mais comment penser collectivement cette idée ? De tout temps, nos sociétés sont allées vers le plus, le progrès ; comment détricoter cela ?

J'aime bien cette métaphore du «détricotage». Quand on détricote, ce
n'est pas pour jeter la laine, c'est pour faire autre chose avec elle, plus utile et de préférence plus beau. Mais passer du doux bruissement des aiguilles à tricoter à une intelligence collective «nous invitant à changer de ligne de conduite afin de s'adapter à des circonstances nouvelles» ne va pas de soi. C'est un rapport de force des idées et des choix politiques.
Mais il est inexact de penser que «nos sociétés, de tout temps, sont allées vers le plus, le progrès». Les concepts de croissance et de développement sont très récents. Détricotons-les, mais ne croyons pas
qu'au passage nous ne serons pas obligés de remettre sérieusement en question nos modes de vie et notre confort excessif. Encore une fois, je parle ici de ceux qui ont trop, et non pas de ceux qui n'ont rien. Nous étions naguère beaucoup plus conscients de la notion de limite et d'échelle, en particulier dans nos rapports à la nature. Il est faux de penser que l'idée de décroissance nie la notion de progrès. Elle condamne le mythe du progrès, ce qui est bien différent. Nous avons encore d'immenses progrès de conscience à réaliser concrètement.

Q : Dans Entropia, vous plaidez personnellement pour un romantisme révolutionnaire. La décroissance est-elle l'utopie du XXIe siècle ?

La décroissance n'est certainement pas un nouveau dogme idéologique,
fourni clés en main à une humanité désorientée par les échecs du socialisme et du capitalisme. Elle est fondée sur une autre représentation du monde. Je pense en effet qu'elle se rattache à ce que l'histoire a
retenu sous le nom de «romantisme révolutionnaire», une sensibilité singulière qui relie des penseurs comme Michelet, Fourier, Marx, Engels, Ernst Bloch, Georges Bataille, Walter Benjamin, Henri Lefebvre,
l'expressionnisme, le surréalisme et les situationnistes. Il est possible d'en résumer l'essentiel de la manière suivante : le dépassement de la banalisation utilitaire dans l'usage du monde n'est possible qu'à travers une nouvelle culture capable de réintégrer l'imagination poétique au sein des activités et des orientations humaines. Cette élévation est seule en mesure de réveiller un authentique sens commun. Le romantisme s'insurge contre la mécanisation, la réification, la rationalisation abstraite et la quantification des rapports sociaux. Comprise comme un idéalisme
objectif, la très jeune idée de décroissance peut revivifier la notion d'utopie dévoyée par les monstruosités du siècle précédent. Mais, en même temps, il ne faut se faire aucune illusion, le chemin sera rude - ce qui ne veut pas dire triste, car la décroissance nous invite à un usage de l'espace et du temps porteur d'une «éthique du partage, de la
justice et de la fraternité».

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