La Renaissance des Mythes du cœur et de l’âme
Ce vendredi 7 décembre, c’est dans le cadre du Centre Culturel François Villon que les membres de l’association « Humanisme et Culture » représentée par les poètes Nicole Drano Stamberg et Georges Drano , ont accueilli
les poètes Gabrielle Althen et Jean Baptiste Para.
Le N° 63 du Carnet des Lierles 2007 , « A la santé des Poètes »,contenait des poèmes inédits des auteurs invités et les œuvres de Herberto Helder et Boris Ryzji, poètes évoqués par les deux invités parisiens.
Alain Treixe et Nicole Bandelier ont collaboré au numéro de ce livret poétique, édité régulièrement par l’association.
Nicole Bandelier, poétesse de Sète, rend dans la préface un hommage discret à l’univers poétique : « La plume du poète /dessine l’espace/et en même temps le réduit./Les mots récités , L’oreille attentive,/Le cœur qui donne et le cœur qui reçoit,/La pensée ;le sentiment,/Tous vibrent en même temps/Je me laisse porter… /
Alain Freix , auteur et chroniqueur niçois- connu et reconnu- a été invité par Humanisme et culture en mai 2006. Il délivre ses réflexions originales sur le travail de l’écrivain : « Finalement, un poème est moins à comprendre qu’il ne nous comprend. Nous serre. Nous tient de toute son obscurité. Ou sa désarmante simplicité. Vous le savez bien, il est des Haikus- ces formes brèves japonaises -dont la transparence mène au vertige ! »
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Gabrielle Althen, poétesse , scénariste,romancière, traductrice, a publié des livres de poésie : « Noria »(Rougerie), « Le Pèlerin sentimental »(Le Cherche Midi), « Cœur Fondateur »(Voix d’encre), « Le cœur solaire »(Rougerie) …,
une poésie qui pratique des correspondances entre les effets visuels et la musicalité.
Derrière le pittoresque des tableaux, elle distille ses sentiments et ses idées personnels en même temps que son programme littéraire.
C’est une poésie discrète, feutrée qui fréquente passionnément les particularités des mots, leur force imaginaire. Elle peint la vie humaine, reproduit le quotidien. Les images viennent du rêve ou du subconscient :
« Un homme couché dans l’herbe en travers du matin/Respire /Air autrement bleu/Sa solitude rêve/-Naïveté ou bien courage ?/Plutôt courage !-/Serait-ce ainsi que s’écartèrent les eaux de la Mer Rouge ? »
Poésie nimbée d’une douce lumière, qui touche les sensibilités avec son pouvoir orphique.
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Jean Baptiste Para, poète, critique d’art, traducteur,rédacteur en chef de la revue littéraire « Europe » a reçu le « Goncourt de la poésie »-le Prix Guillaume Appolinaire-2006
Il a publié : « Arcanes de l’ermite et du Monde (Messidor), Atlantes (Arcane 17), « La faim des ombres » (Obsidiane) …
« Pour moi le silence et la voix/se sont aimés/comme la braise et l’encens/dans un poème qui dure /le temps que la pluie cesse… ».C’est un créateur qui écrit une poésie qui ressuscite les mythes du monde. Il incruste sur le Mur de l’Histoire du Monde à lui , ses formulations et réinterprétations somptueuses et nuancées des Mystères du Monde et du bonheur de vivre…
Créateur qui ose changer la tendance trop cérébrale, trop « cotonneuse » de certains auteurs, il fait preuve d’un esprit d’avant-garde et d’une curiosité éclatante qui font de lui un vrai découvreur de talents, reconnu comme tel.
C’est un des jeunes poètes très intéressants d’aujourd’hui.
Le texte s’épure de toute rhétorique. Sa poésie est sincère. Le poète reproduit les rituels de la vie en allant directement à l’essentiel.
Il réinvente un monde à lui qui est entouré d’une vraie magie créatrice et inspirée…
Les mots surgissent tout naturellement, écrits sous le coup de l’émotion.
On ressent un émerveillement vécu par le public qui retient sa respiration.
Sa perception du monde, ses vibrations intérieures traduisent l’évanescence du monde : « Un enfant a crié sur son bouquet de jonquilles,/il a lâché les chiens de sa voix,lui aussi peut-être/dans l’attraction des ombres,sa main tremblait/sur la barre nickelée,j’ai tendu la mienne/aux cruautés de ses ongles ,la vitesse/changeait le gaz des cavernes entraînée de pus,/toute mort lâchait prise,et plus bas,plus loin/dans les pierriers de l’âme,le lynx/boréal a surgi cherchant une proie/par le flot de détresse ,un pur accueil/offert à sa griffe ».
Rencontre encore une fois très intéressante qui méritait un public plus nombreux. Une occasion de plus pour les poètes de prouver qu’ils ont « la plume qui vole » et qu’ils trouvent toujours des accents touchants dans leurs regards sur le monde, pour nous faire ressentir la magie de « leurs paroles flottantes ».
Angela Nache- Mamier- Ecrivain franco-roumain