Monsieur le Premier Ministre,
Suite à la lettre d’orientation de Monsieur le Président de la République relative à la réforme des institutions, vous allez dans les jours qui viennent lui remettre une proposition faisant état des consultations que vous avez dirigées avec les divers partis politiques.
Il semble au regard des articles de presse et d'indiscrétions qu’une proposition du «rapport Balladur» fait l’objet de fortes récriminations de la part de certains élus. Il s’agit bien évidemment de la proposition qui concerne l’interdiction du cumul des mandats pour les parlementaires. (…)
Aujourd’hui, la fin du cumul des mandats fait consensus dans les convictions comme dans les programmes. Outre les projets présidentiels exposés lors de la dernière campagne électorale, le comité Balladur vient de signifier à la majorité présidentielle que la revalorisation du Parlement est suspendue à l’application de cette règle. Il suffit pour s’en convaincre de rappeler les termes même du rapport qui, dans son introduction rappelle par deux fois que «l’interdiction du cumul des mandats est nécessaire au succès de la réforme institutionnelle ambitieuse», et dans le corps du dossier que «l’interdiction du cumul des mandats et des fonctions est la SEULE MESURE qui corresponde vraiment aux exigences d’une démocratie parlementaire moderne».
Nous savons fort bien que la question du cumul des mandats ou celle de l’instauration d’une dose de proportionnelle sont, actuellement, des sujets qui relèvent de la loi, et non de la réforme constitutionnelle proprement dite, et que les partis politiques seront tentés de s'abriter derrière ce paravent, comme d'habitude. Cependant, le rapport Balladur ainsi d'ailleurs que la lettre d'orientation du Président de la République insistent sur l'importance d'une telle mesure dans le cadre de la réforme institutionnelle envisagée. Il s’agit par cette opération de préserver les chances d’une revalorisation future du rôle du Parlement, mais aussi de favoriser la transparence et la clarté démocratiques.
Cette mesure ne peut donc être dissociée de la réforme, et nous espérons que vous y veillerez, quitte pour ce faire à proposer la procédure référendaire pour que cette évolution nécessaire de la loi électorale soit au minimum débattue par les Citoyens.
En vous remerciant de votre attention et dans l’attente de lire vos conclusions sur cette question institutionnelle, je vous prie de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’expression de mes sentiments les plus respectueux.
Bernard Uguen (29-Finistère)
Signet la pétition:
http://oeuvrer.org/index.php?petition=1&signe=oui
source:
http://www.renovation-democratique.org/modules.php?op=modload&name=News&file=article&sid=588