A peine Nicolas Sarkozy avait-il évoqué la "suppression totale de la
publicité sur les chaînes publiques" que les titres de TF1 et M6 se
sont envolés à la Bourse. Sans ambiguïté, les marchés analysent
l'annonce comme un joli cadeau fait aux concurrents de France2, ainsi
qu'à Bouygues, l'actionnaire principal de TF1, dont l'action a
également décollé.
A la sortie de la conférence de presse du Président, hier en début
d'après-midi, Hervé Bourges, ancien président de TF1 (jusqu'à sa
privatisation en 1987), de France Télévisions et du Conseil supérieur
de l'audiovisuel, a réagi à cette annonce pour Rue89. Il désapprouve
complètement l'idée d'une suppression de la pub, qui mettra selon lui
en danger l'audiovisuel public:
"En supprimant la pub, on n'a plus à se préoccuper de l'audience, on
risque de se faire imposer des émissions qui ne seront pas regardées
par le public, et on risque d'être plus dépendant de l'Etat."
Les chaînes publiques, a proposé Nicolas Sarkozy, seront financées
"par une taxe sur les recettes publicitaires accrue des chaînes privées
et par une taxe infinitésimale sur le chiffre d'affaires de nouveaux
moyens de communication, comme l'accès à internet ou la téléphonie
mobile".
Chaîne internationale: pourquoi seulement en français?
Hervé Bourges, très favorable à la création d'un pôle international
(regroupant RFI, France 24 et TV5) met en garde le gouvernement contre
le risque de faire fuir suisses, belges ou québécois, qui sont partie
prenante à TV5. D'autant plus, remarque-t-il, si l'on garde ce nom de
"France-Monde", repris par Nicolas Sarkozy.
L'ancien patron de l'audiovisuel public trouve absurde le choix, par
le président, du français comme seule langue de cette chaîne
internationale: "Je ne pense pas que ce soit une bonne chose par
rapport à la concurrence internationale."La ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, doit présenter le mois prochain sa loi sur l'audiovisuel.
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