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Nicolas Sarkozy ou l’histrionisme démocratique

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Jeffe


Membre chevronné
Membre chevronné

Quatorze juillet 2004: "Je décide, il exécute", lance, devant les
journalistes venus traditionnellement l’interroger, le président
Jacques Chirac au sujet du ministre de l’Economie. L’intéressé aura
plaisir, et nécessité, de s’entendre dire quelques mois plus tard, par
la même voi(x)e cathodique : "J’ai demandé à Nicolas Sarkozy d’être
ministre d’Etat et il a accepté."
L’actuel Président avait alors le sens du gouvernement. Et savait
apprécier dans quelles mesures ses membres sont moins des
collaborateurs que des hommes d’Etat. Les temps changent. Rien
d’alarmant. De plus qu’en fuseau horaire sarkozien, les temps sont
courts. Redevenu avocat ou businessman, Nicolas Sarkozy pourrait bien
s’avérer demain le défenseur le plus remonté de la société civile et de
ses prérogatives. Rien d’alarmant encore.
Seulement, voilà, si les temps présidentiels sont courts, le temps
de la Constitution est long. Et la commission Balladur, comme le
Conseil constitutionnel, devraient s’en préoccuper davantage. Si
Nicolas Sarkozy n’a pas inventé la présidentialisation du pouvoir –la
Ve République permet cette appropriation–, il ne faudrait pas qu’il se
donne le droit d’entériner ce qui n’est que son style. Et faire relever
la définition de la politique de la Nation de son seul champ personnel
–sachant qu’actuellement c’est la tâche du gouvernement dans son
ensemble– équivaudrait à transformer à terme ce qui n’est
qu’appropriation en confiscation. Qui définit dirige.
Et Amartya Sen, désormais commissionné du Président, de déclarer
souvent à quel point le "qui" n’est légitime et efficace qu’à la
condition d’être pluraliste et contradictoire. Nul doute qu’il saura en
faire écho au chef de l’Etat.
En effet, à la différence des régimes autoritaires, la République
démocratique résiste sans soucis à la controverse et sait mutualiser et
son savoir, et son pouvoir. Seulement, voilà, dans les médiacraties, la
tentation est grande de voir les histrions monopoliser la scène et
l’histrionisme politique s’instaurer comme quasi-régime démocratique.
Certes, l’histoire de la démocratie, sans parler de l’histoire de la
France, est inséparable d’une histoire des "charismes incivils"
(Richard Sennett). Pour mémoire, il y a toujours eu dans la société
française une prime au charisme. Nos pionniers de l’ère révolutionnaire
étaient eux-mêmes des "moi intarissables ".
Mais, grande différence, là où l’on gouvernait pour mener une
révolution, l’on veut désormais plaire pour gouverner. Cette
incoercible manie qu’aurait eue Maximilien de "parler toujours,
toujours de soi, de ses vertus, de ses principes, des sacrifices qu’on
a faits à la liberté, des dangers dont on est entouré" frôlait la
paranoïa.
A chaque âge de la démocratie, son histrionisme –preuve là-même des
conquêtes de l’individualisme. A ceci près que Robespierre n’avait rien
d’enjôleur (Michelet) et qu’à défaut d’hyperparanoïa et de
neurasthénie, on frôle désormais l’hyperhystérie et
l’hypercommunication.
Inutile néanmoins d’accuser la communication de tous les maux
post-culturels. Au fondement même du politique, il y a la
communication, la mise en commun.
Le problème n’est donc pas de "communiquer" mais de travestir
l’idée même de communication en lui substituant celle de spectacle.
Plaire et divertir devient pour Nicolas Sarkozy le plus sûr moyen de ne
rien partager de son pouvoir. En se faisant leader de fiction, metteur
en scène attitré des Français, le chef de l’État cherche moins à
"communiquer" qu’à confisquer. Derrière l’hypercommunication, le manque
de transparence sur l’action politique demeure. Et derrière l’histrion,
l’autocrate sommeille.
Alors, bien sûr, Sarkozy n’est pas Berlusconi. A l’avenir le
mutisme et la raréfaction de sa présence pourraient bien devenir ses
nouveaux modes histrioniques: toujours l’hypercaptation de l’attention;
toujours l’égopolitique; mais cette fois-ci en maniant l’art du
retrait. Nul doute qu’il saura trouver dans l’histrionisme aussi une
longueur d’avance.
Mauvaise nouvelle donc, le chef de l’Etat porte aux nues
l’histrionisme politique: avec son hyperactivité, il ne fait que
réaliser "toujours plus de la même chose": là où ses prédécesseurs
faisaient un Grenelle, il en fera cinq; là où ils se contentaient d’une
déclaration par semaine, il fera un JT par jour; là où, enfin, ils ne
faisaient pas de politique neuve, il n’en fera pas davantage.
Les théoriciens de l’école de Palo Alto nous ont appris qu’il y a
"changement" et "faux mouvement ". Il y a le changement qui fait que
tout perdure davantage, le changement illusoire, préféré des hommes de
pouvoir, celui des agités qui "patinent": ils ne parviennent pas à
sortir du cauchemar qui les étreint, et nous avec. Et il y a les
changements qui créent les nouveaux socles de la démocratie.
Bonne nouvelle, il n’est qu’un histrion. Et rien ne tue moins l’histrion que la fin des applaudissements.
A lire: "Les pathologies de la démocratie", de Cynthia Fleury (Fayard).

source
un peu pointu mais trés...euh ...

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