Ce mail a été envoyé en privé, il est signé par son auteur.Pour un mail dont l'objet était "Bas les pattes sur Florimond
Guimard" et qui comparait la politique de Nicolas Sarkozy au régime de
Vichy, Romain Dunand a comparu le le 17 janvier devant le tribunal correctionnel de Paris. Il risque 750 euros d'amende pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique".
Ce courrier militant avait été envoyé le 19 décembre 2006 par cet animateur de 35 ans au nom de la section de la CNT dans le Jura et de l'antenne locale du collectif RESF. Il est vrai que le texte ne fait pas vraiment dans la nuance:
Monsieur le ministre,
Nous venons d'apprendre que notre camarade Florimond Guimard, instituteur à Marseille, convoqué au commissariat, a été placé en garde suite aux manifestations anti-expulsions à l'aéroport.
Voilà donc Vichy qui revient: Pétain avait donc oublié ses chiens!
RésoluEs à défendre les dernières libertés qui nous restent -à commencer par la liberté d'exprimer notre solidarité active avec les victimes de votre politique qu'il faut bien qualifier de raciste-, nous exigeons la libération immédiate de Florimond Guimard, et l'abandon de toute poursuite à son encontre.
Dans l'attente, en vous rappelant l'exigence de la fermeture des centres de rétention et celle de la régularisation de touTEs les sans papiers, recevez nos salutations antifascistes,
M. Romain Dunand, Cnt-Jura / Resf-Jura." lire l'article
Alors que nombres de livres et d'articles parraissent où l'analyse de la politique de l'actuelle présidence ne dit pas autres choses.
Alors que M. Sarkozy nous a dit:
Je m'interroge.Bien sûr ces pratiques de "propre sur soi" et intimidations par derriére ne sont pas nouvelles. Les écoutes de l'élysée de Tonton sont à même titre à mettre aux rangs des pratiques des tyrans.Que la sécurité nationale ne puisse s'oppérer qu'en secret, soit.Lors du procès de Charlie Hebdo après la publication des caricatures de Mahomet, Nicolas Sarkozy avait pourtant affiché son soutien au magazine satirique en ces termes: "Je préfère l'excès de caricature à l'absence de caricature."
Mais là, aujourd'hui, ces pratiques sont d'un autre temps, à moins que tout compte fait, nous soyons toujours dans ces temps où la liberté d'expression ne soit qu'une lessiveuse à "blanchir" les magouilles des présidences.