Avec carrefour, je positive
Auchan La vie,la vraie.
Distribution . Des centaines d’aliments en vente en
grande surface contiennent des dérivés d’hydrocarbures mais les
autorités sanitaires ne jugent pas utile de les retirer des rayons.
De Saupiquet à Amora, de Knorr à Miko… Plus de 200
produits alimentaires en vente dans nos grandes surfaces contiennent de
l’huile de moteur sans que personne, parmi les pouvoirs publics
français et européens, ne s’en affole vraiment.
C’est le Canard enchaîné qui a révélé le scandale dès le 14 mai.
Fin février, 2 800 tonnes d’huile de tournesol ukrainienne sont
débarquées sur le port de Sète. La marchandise, achetée par la société
Saipol (qui est propriétaire du groupe Lesieur et numéro un français de
la transformation des oléagineux), vient approvisionner les usines de
grands groupes de l’agroalimentaire. Le géant Unilever, par exemple, en
obtient 1 500 tonnes. Jusque-là rien d’anormal. Sauf qu’un mois plus
tard, selon le journal satirique, un industriel d’Europe du Nord
informe Saipol « après analyse que quelque chose cloche dans l’huile de
tournesol ukrainienne » : elle contient de l’huile minérale dérivée
d’hydrocarbures en principe destinée à alimenter le moteur des voitures.
Sur les 2 800 tonnes arrivées dans l’Hérault, 19 tonnes
n’auraient donc rien à voir avec de l’huile alimentaire. La France
n’est pas la seule touchée. La cargaison ukrainienne en tout a arrosé
une quinzaine de pays européens pour un total de 40 000 tonnes d’huile
frelatée.
Paris se cache derrière Bruxelles
Sueurs d’angoisse sur les tempes des agroindustriels et
des distributeurs, dont Carrefour et Auchan. Ces derniers tentent
d’abord de faire croire que les produits n’ont pas été commercialisés
avant que la répression des fraudes n’avoue au Canard enchaîné que, «
compte tenu du nombre d’entreprises concernées, il est impossible de
connaître le nombre exact » d’aliments contaminés. Doivent-ils
symboliquement en rappeler quelques-uns pour devancer les peurs de
consommateurs pas encore au courant du contenu de leurs bouteilles
Lesieur ? Que nenni. Car si la Commission européenne rend publique
l’alerte le 26 avril, elle en minimise l’effet une semaine après. Avec
l’aide de l’Agence européenne de sécurité alimentaire (ANEA), la
Commission européenne autorise la vente de tous les produits contenant
moins de 10 % d’huile de tournesol frelatée. Selon l’autorité
sanitaire, « l’huile en cause est d’un faible niveau de toxicité » : un
homme de 60 kg peut donc avaler jusqu’à 1,2 gramme d’huile de vidange «
sans danger pour la santé humaine ». En France, lobbies industriels et
pouvoirs publics se réfugient derrière l’argumentaire bruxellois. En
Grèce, en revanche, le gouvernement préfère interdire la
commercialisation de la totalité de l’huile ukrainienne importée depuis
le 1er janvier.
Mozzarella à la dioxine
Sur Internet, l’info se diffuse à toute vitesse depuis un mois.
Sites, forums, blogs accueillent des réactions de consommateurs en
colère d’être pris « pour des poubelles d’aliments toxiques ». Les
affaires sur le contenu de nos assiettes se multiplient ces derniers
temps. Fin avril en Italie, les carabiniers ont arrêté 25 personnes
soupçonnées d’avoir mis sur le marché, sous l’appellation d’« huile
d’olive extra vierge », de l’huile végétale frelatée au bêta-carotène
(soupçonné d’être cancérigène). L’affaire suivait celles de la
mozzarella à la dioxine et des 70 millions de litres de vin contaminé
aux acides. Trois affaires pour lesquelles la Commission européenne
s’est montrée plus que prudente afin « de ne pas aggraver l’impact
économique ».
À Bruxelles, le drame de l’huile de colza frelatée en
Espagne dans les années 1980 semble bien être passé aux oubliettes. à
cette époque-là, la commercialisation d’une huile de colza frelatée
avait provoqué 390 décès, 466 handicaps à vie et de sérieuses lésions
sur 24 000 autres consommateurs dans la péninsule ibérique.
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Auchan La vie,la vraie.
Distribution . Des centaines d’aliments en vente en
grande surface contiennent des dérivés d’hydrocarbures mais les
autorités sanitaires ne jugent pas utile de les retirer des rayons.
De Saupiquet à Amora, de Knorr à Miko… Plus de 200
produits alimentaires en vente dans nos grandes surfaces contiennent de
l’huile de moteur sans que personne, parmi les pouvoirs publics
français et européens, ne s’en affole vraiment.
C’est le Canard enchaîné qui a révélé le scandale dès le 14 mai.
Fin février, 2 800 tonnes d’huile de tournesol ukrainienne sont
débarquées sur le port de Sète. La marchandise, achetée par la société
Saipol (qui est propriétaire du groupe Lesieur et numéro un français de
la transformation des oléagineux), vient approvisionner les usines de
grands groupes de l’agroalimentaire. Le géant Unilever, par exemple, en
obtient 1 500 tonnes. Jusque-là rien d’anormal. Sauf qu’un mois plus
tard, selon le journal satirique, un industriel d’Europe du Nord
informe Saipol « après analyse que quelque chose cloche dans l’huile de
tournesol ukrainienne » : elle contient de l’huile minérale dérivée
d’hydrocarbures en principe destinée à alimenter le moteur des voitures.
Sur les 2 800 tonnes arrivées dans l’Hérault, 19 tonnes
n’auraient donc rien à voir avec de l’huile alimentaire. La France
n’est pas la seule touchée. La cargaison ukrainienne en tout a arrosé
une quinzaine de pays européens pour un total de 40 000 tonnes d’huile
frelatée.
Paris se cache derrière Bruxelles
Sueurs d’angoisse sur les tempes des agroindustriels et
des distributeurs, dont Carrefour et Auchan. Ces derniers tentent
d’abord de faire croire que les produits n’ont pas été commercialisés
avant que la répression des fraudes n’avoue au Canard enchaîné que, «
compte tenu du nombre d’entreprises concernées, il est impossible de
connaître le nombre exact » d’aliments contaminés. Doivent-ils
symboliquement en rappeler quelques-uns pour devancer les peurs de
consommateurs pas encore au courant du contenu de leurs bouteilles
Lesieur ? Que nenni. Car si la Commission européenne rend publique
l’alerte le 26 avril, elle en minimise l’effet une semaine après. Avec
l’aide de l’Agence européenne de sécurité alimentaire (ANEA), la
Commission européenne autorise la vente de tous les produits contenant
moins de 10 % d’huile de tournesol frelatée. Selon l’autorité
sanitaire, « l’huile en cause est d’un faible niveau de toxicité » : un
homme de 60 kg peut donc avaler jusqu’à 1,2 gramme d’huile de vidange «
sans danger pour la santé humaine ». En France, lobbies industriels et
pouvoirs publics se réfugient derrière l’argumentaire bruxellois. En
Grèce, en revanche, le gouvernement préfère interdire la
commercialisation de la totalité de l’huile ukrainienne importée depuis
le 1er janvier.
Mozzarella à la dioxine
Sur Internet, l’info se diffuse à toute vitesse depuis un mois.
Sites, forums, blogs accueillent des réactions de consommateurs en
colère d’être pris « pour des poubelles d’aliments toxiques ». Les
affaires sur le contenu de nos assiettes se multiplient ces derniers
temps. Fin avril en Italie, les carabiniers ont arrêté 25 personnes
soupçonnées d’avoir mis sur le marché, sous l’appellation d’« huile
d’olive extra vierge », de l’huile végétale frelatée au bêta-carotène
(soupçonné d’être cancérigène). L’affaire suivait celles de la
mozzarella à la dioxine et des 70 millions de litres de vin contaminé
aux acides. Trois affaires pour lesquelles la Commission européenne
s’est montrée plus que prudente afin « de ne pas aggraver l’impact
économique ».
À Bruxelles, le drame de l’huile de colza frelatée en
Espagne dans les années 1980 semble bien être passé aux oubliettes. à
cette époque-là, la commercialisation d’une huile de colza frelatée
avait provoqué 390 décès, 466 handicaps à vie et de sérieuses lésions
sur 24 000 autres consommateurs dans la péninsule ibérique.
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Dernière édition par thierrysix le Jeu 28 Aoû 2008 - 0:46, édité 1 fois