Adieu Mickaël

Photo Janne Karaste sous GNU Free Documentation License

Une très triste nouvelle pour tous les frontignanais-lapeyradois qui cotoyaient Mickaël et sa chienne Shaana, SDF allemand qui vivait dans un bateau sur le canal.
Un incendie s'est produit et Mickaël et Shaana ont péri dans les flammes nous laissant dans une profonde tristesse.
Mickaël se postait devant Aldi et Rouge et vert, et grâce a la générosité de nombreux habitants (tes) de la commune, mangeaient à leur faim.
Mickaël était gentil et reconnaissant, il n'hésitait pas a aider les clients (es) des deux magasins a porter les charges lourdes, a les aider a mettre leurs courses dans le coffre de leur voiture.
Mickaël vivait de la générosité des habitants(es) car il ne touchait pas le RMI qui lui avait été refusé en décembre faute d'avoir un titre de séjour valable. Les actions etaient en cours pour mettre à jour son passeport allemand afin de refaire le dossier rmi.
Mickaël etait âgé de 42 ans il avait une fille de 22 ans qu'il n'avait plus vu depuis très longtemps. il ne souhaitait pas revenir en allemagne, et se plaisait beaucoup a frontignan. Un souci de santé l'avait fait quitter son métier de chauffeur routier et il avait posé ses valises a Frontignan.
Je ne sais pas si le paradis existe mais je suis sûre que là-haut, il n'y a pas besoin de titre de séjour et que plus jamais il n'aura froid ni faim.

a l'heure ou j'ecris ces lignes je ne sais pas si Mickaël sera inhumé ici ou en Allemagne. s'il est inhumé ici, des habitants organiseront une quête pur acheter une plaque.

Bien sûr, c'est toujours triste d'apprendre de telles nouvelles avec la mort d'un être humain en marge de notre monde. Bien sûr, c'est sympa de battre le rappel pour lui donner une plaque mais n'y aurait-il pas à Frontignan un problème dont il faudrait chercher à approfondir les solutions, avec ces SDF, plus nombreux qu'in ne le croit? Il y a les visibles et les invisibles, disséminés dans la nature, par ci, par là. Sommes-nous sûrs qu'avant cette mort, certaines choses ont été faites pour chercher à améliorer le quotidien de cet homme, en matière d'abri puisque c'est par là que la mort est venue? A-t-il été contacté par ce qu'on appelle "les services sociaux"? Lui a-t-on proposé quelque chose? A-t-il refusé? Il y a toute une psychologie, tout un comportement propre à ces personnes, qu'il nous faut adopter pour empêcher le pire.
Il y a deux ans, souvenez-vous, pas moins de trois articles dans Midi Libre, sur un certain Willy, en pleine déshérence devant Shopi? Ca a quand même permis d'alerter certaines responsabilités locales comme la Croix Rouge, qui lui a permis de récolter vêtements, alimentation et deux douches par semaine.
Il serait sans doute bon que le cas Mickael serve de signal d'alarme pour que nous ne nous sentions pas collectivement responsables d'un tel échec dramatique. Autrement dit, avons-nous les moyens de tout mettre en oeuvre pour éviter que cela se reproduise? Si la réponse théorique se trouve dans les voeux du maire- la solidarité- est-ce qu'en pratique "on "est prêts à passer à l'action ? Je crois que le cas Mickael illustre malheureusement cette question.

cette semaine j'ai discuter quelques minutes avec Mme Moufida leurele responsable du CCAS qui m'a dit qu'un conseil d'administration devait avoir lieu dans la quinzaine et qu'a priori ce serait la commune via le ccas qui paierait les frais d'obseques de notre pauvre Mikaël, dans le carré des indigents au cimetière neuf.
en attendant des fleurs ont été deposées devant l'entrée d'aldi avec une ardoise contenant un emouvant message et sebastien aidé par tous ses collaborateurs de rouge et vert organisent une quete pour acheter une plaque et y graver le nom et le prénom de mikaël. ensuite nous irons la deposer sur sa dernière demeure, avec un recueillement silencieux.
Mikaël avait a notre connaissance une ex-epouse, une fille, un frère en allemagne.