[exposition] Les tapisseries urbaines d'Henri Darasse

Le peintre-philosophe Henri Darasse expose ses tapisseries urbaines au Musée de Frontignan jusqu’au 17 juin.

« De la répétition nait la différence »


Henri Darasse a investi le musée avec plusieurs formes d’œuvres.
Ici, les cartons peints, « cartons pleins » occupent le rez-de-chaussée
et contrastent avec l’expo permanente du musée.


Le peintre Henri Darasse expose ses œuvres, «Tapisseries urbaines», au musée de Frontignan jusqu’au 17 juin prochain. Il propose une peinture décorative, abstraite, puissante et colorée, au rouleau « trafiqué », une démarche esthétique destinée à «introduire une pause visuelle» dans un univers saturé.

En effet, inspiré des Nouveaux Réalistes des années 60 qui prélevaient des affiches dans l’espace urbain, Henri Darasse, intervient, quant à lui, directement dans la rue. Des interventions rapides et éphémères pour de l’art discret et purement esthétique. «Ce qui m’intéresse, c’est de prendre l’affiche comme une matière et de jouer avec, explique l’artiste. Le support garde alors toute sa valeur et l’intervention consiste à unifier ces panneaux en les recouvrant de motifs en réserve répétés afin de révéler la puissance décorative de l’effet ».

Son travail sur toile, les «Rolling Forms», reprend ce même principe de répétition de motifs variés et de contraste entre les couleurs, les rythmes, les formes et les matières. Il offre alors une composition d’effets faite de répétition de motifs reconnaissables, cachés, superposés, mêlés, d’où naissent variations et surprises. «Ce qui me plaît, c’est quand ça ne marche pas, confie Henri Darasse. Quand ça rate, ça amène toujours quelque chose de nouveau. En apparence les choses se répètent mais la répétition n’a d’intérêt que pour la variation qui ouvre des possibilités nouvelles».

Car si Henri Darasse prétend sa démarche uniquement esthétique et autonome, le peintre, formé aux Beaux Arts de Toulouse, est également professeur de philosophie au lycée Paul Valéry de Sète. Une formation-passion qui donne tout son sens à son œuvre «décor-active». «Loin d’être insignifiant, le décoratif a une puissance de signification. Il a une fonction critique indirecte. Ça prépare du sens, du sens qui demande à être interprété» souligne-t-il encore.

A l’occasion de la nuit des Musées et en écho à l’exposition, Henri Darasse réalisera une performance devant le Lycée Maurice Clavel, le samedi 19 mai prochain à 19 h. Dès à présent, un panneau est installé devant le Lycée où il est «permis d’afficher». Les afficheurs –et tous ceux qui ont envie de s’y exprimer- vont ainsi s’approprier ce nouvel espace sur lequel, à intervalles réguliers, Henri Darasse interviendra aux rouleaux pour y créer une «tapisserie évolutive» et interactive. Ce geste accompli habituellement par le peintre en toute discrétion, se fera en public.

Répétition, variation, invention, intervention, création, couleur, liberté, intégration contrastée… La peinture de Darasse raisonne, résonne, questionne, apaise. L’effet esthétique interpelle. Assurément, ça fait de l’effet.

Exposition de Henri Darasse, « Tapisserie Urbaines » organisée par Zadig’Acom, jusqu’au 17 juin au Musée municipal, rue du député Lucien Salette. Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 12h et de 14h à 18h.
A l’occasion de la nuit des Musées, performance d’Henri Darasse devant le LEPAP Maurice Clavel, 1 rue de la Raffinerie, le samedi 19 mai à 19 h, suivie d’une visite du musée accueillant les Cartons pleins et les Rolling forms.

http://www.henridarasse.net/




Photo Bruno Badoux

N'hésitez pas à aller occuper le panneau devant le lycée Clavel, il est là pour ça. Perso, il me reste pas mal de coquelicots à planter, je crois que c'est un bon terrain...



J'espère que l'artiste appréciera !