PORTRAIT EN ECLATS DE FAIENCE
Miranda Christiane , artiste frontignanaise atypique, expose à l’Espace Bresson ses sculptures drôlatiques .Elles suivent dans la lignée de son village imaginaire « ST.Pierre d’OC une idée du bonheur » primé par la Mairie de Balaruc .
Encouragée par le couple Bresson elle continue son bonhomme de chemin avec un sens artistique instinctif et de bon augure.
Ses compils la représente :elle aime la garrigue ,les brins d’herbe,les scènes de la vie courante(le facteur, la grand-mère qui tricote et s’endort avec sa radio, les quatre chats blottis sur leur maîtresse…)
Tout m’inspire dit-elle , les cailloux , le film Bagdad Café et son héroïne rubiconde,l’ humanité… en premier lieu et pour toujours !
Je trouve dans la terre des merveilles , j’oublie tout dans la garrigue, les gens doivent se demander ce que je fais là…En fait je reviens avec trois kilos de porcelaine et de faïence lourdes du passé des gens -autrefois la déchetterie n’existait pas- donc j’ai des morceaux de vaisselle d’il y a un siècle qui font surface …Je sillonne les plages avec mon panier après le départ des touristes , un sorte d’état second qui précède l’acte de création qui me passera par la tête soudainement.
Dans mes veines coule le sang espagnol de mon père péruvien qui , grand malade, trompait l’ennui en coulant du plâtre sur un plateau et le sculptait avec une telle patience et un tel talent qui m’inspirent encore.
Mes sculptures je les considère comme des idéaux pour cela je leur donne des noms particuliers : « Naître ,vivre et mourir dans la même maison »par exemple.
Je les colorie avec de la gouache et je les vernis avec du néoprène gel des marins…
Des projets ? Oui , je continuerai à coller des cailloux ,la moindre pierre est plus vieille que moi …Ces pas quotidiens constituent un rituel tout en finesse et en mélancolie d’une artiste solitaire qui nous charme avec ses « créatures » pétantes de couleurs et ludiques , elle qui se considère une modeste « couturière » de cailloux,qu’elle aime à la folie.