Par Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri
Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin,
Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy,
Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey
Voici la liste des personnalités qui ont fait cet appel. Fais une recherche sur google ou wikipédia et tu verras que ces personnes étaient actives depuis 1940.
Il faut bien écouter !!! Ils parlent du programme du Conseil national de la Résistance et aux
ordonnances sur la presse de 1944 et non pas de la création d'un mouvement de résistance à cette période !!!!
Sinon je ne vois pas en quoi la recherche de la liberté et un appel à la résistance seraient incompatible !!!???
Le texte complet :
L’appel des resistantsAu moment où nous voyons remis en cause le socle des
conquêtes sociales de la Libération, nous, vétérans des mouvements de
Résistance et des forces combattantes de la France libre (1940-1945),
appelons les jeunes générations à faire vivre et transmettre l’héritage
de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie
économique, sociale et culturelle. Soixante ans plus tard, le nazisme
est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance
et des nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n’a
pas totalement disparu et notre colère contre l’injustice est toujours
intacte.
Nous appelons, en conscience, à célébrer l’actualité de
la Résistance, non pas au profit de causes partisanes ou
instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir, mais pour
proposer aux générations qui nous succèderont d’accomplir trois gestes
humanistes et profondément politiques, au sens vrai du terme, pour que
la flamme de la Résistance ne s’éteigne jamais.
- Nous appelons d’abord les
éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les
créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés à célébrer
ensemble l’anniversaire du programme du Conseil national de la
Résistance (CNR), adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 :
Sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des « féodalités
économiques », droit à la culture et à l’éducation pour tous, presse
délivrée de l’argent et de la corruption, lois sociales ouvrières et
agricoles, etc.
Comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et
prolonger ces conquêtes sociales, alors que la production de richesses
a considérablement augmenté depuis la Libération, période à laquelle
l’Europe était ruinée ? Les responsables politiques, économiques,
intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas démissionner,
ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature internationale des
marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.
- Nous appelons ensuite les
mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers
de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en
priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux,
et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un
nouveau « programme de la Résistance » pour notre siècle, sachant que
le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l’intolérance et de la
guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales.
- Nous appelons enfin les enfants, les
jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs,
les autorités publiques, à une véritable insurrection pacifique contre
les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon
pour notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus
faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la compétition à
outrance de tous contre tous.
Nous n’acceptons pas que les principaux médias soient désormais
contrôlés par des intérêts privés, contrairement au programme du
Conseil national de la Résistance et aux ordonnances sur la presse de
1944.
Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection :
« Créer c’est résister. Résister c’est créer. »8 Mars 2004