Darcos a annoncé que les principaux de collège allaient recevoir une
prime de 750 euros. Leur adjoint, 350 euros. Les professeurs, rien. "On
ne donne qu'aux riches depuis mai, dit Martine dans le couloir, donc
rien d'étonnant, rien." N'était cette petite phrase de trop du
ministre, bien vulgaire:"Un proviseur, ça travaille énormément, c'est pris toute la journée, et donc c'est normal que pour eux on ait créé cette prime."Sous entendu: "Un professeur c'est le contraire, ça ne travaille pas et ça a beaucoup de temps libre dans la journée."
Sans jouer le jeu d'une division professeurs/proviseurs espérée plus
haut, soulignons que nombreux sont les principaux qui se contentent
docilement d'empêcher la machine (complexe il est vrai) de dériver.
Sans faire de vagues, ils partagent toujours plus la charge
administrative avec les professeurs (sans heures sup, bien entendu):"Pourriez-vous organiser le brevet blanc avec nous?Ils passent du temps dans leur bureau (combien d'heures de bureau
Pourriez-vous organiser une réunion avec les parents de 4e6?
Pourriez-vous nous aider pour le projet d'établissement? Auriez-vous
une idée pour telle action? Si vous voulez récupérer des heures en plus
pour l'établissement l'an prochain, prenez rendez-vous vous-mêmes avec
l'inspection académique, ce sera plus efficace…"
vaut une heure de cours en ZEP?), mais peu se soucient d'apporter
d'autres réponses aux réelles difficultés qu'un grand feu vert aux
professeurs dévoués, sans s'engager avec eux.
Enfin, leur salaire est supérieur à celui des professeurs et, dans
de nombreux départements, ils touchent des primes variées. Ironie du
sort: parfois sur le dos des professeurs! Lorsqu'un collègue ouvre un
atelier conseil général sport, sciences ou arts, par exemple, le
principal de l'établissement reçoit une prime. Prime qui s'élève à
plusieurs milliers d'euros par an…
Injustice, mouvements de tête et sourires qui en disent long des
collègues anéantis dans la salle des professeurs. Anne est
professeur-rien de lettres:"Je connais une principale remarquable, qui, ne se"Quant à Sarkozy, nous lit Brahim (professeur-rien de
contentant pas de gérer, travaille avec une véritable vision de
l'école, une femme qui invente vous voyez, pleine d'admiration pour les
professeurs, avec un réel souci des élèves qu'elle a en charge, mais
elle est assez unique et elle sera la première révoltée d'être la seule
primée dans un navire si collectif."
sciences-physiques) en ouvrant le journal posé sur la table, tenez-vous
bien, il a déclaré au Vatican: 'Dans la transmission des valeurs,
l'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, parce
qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le
charisme d'un engagement porté par l'espérance'."
Même si Christian, professeur-rien d'histoire-géo, s'est mis à
genoux et a fait semblant de se flageller en criant "Esperanza" avant
d'aller chercher ses élèves, sous les rires incrédules des autres
professeurs-rien, ce n'est pas la considération de nos dirigeants qui
nous a aidés à faire cours aujourd'hui... source
Que comprendre ? D'un coté le président déclare vouloir plus de justice sociale en annoncant, entre autre, de la "moralité" dans les pratiques de rémunération du capital, et de l'autre multitudes de mesures dont le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle ne brille pas par leurs sens de la justice.
Quelqu'un peut m'expliquer ?