si l'on met cette info en perspective avec ce post : https://frontignan.1fr1.net/ailleurs-f14/otan-des-frappes-nucleaires-preventives-t877.htm#3205
C’est la grande surprise du très court voyage de
Nicolas Sarkozy aux Emirats arabes unis : l’annonce de la création
d’une «base interarmées» (air, terre, mer) française sur les rivages du
Golfe, juste en face de l’Iran. «L’accord de présence des forces françaises» a été signé hier, à Abou Dhabi, par Hervé Morin, le ministre français de la Défense, et son homologue émirien.
400 à 500 hommes seront donc déployés de façon permanente -
«prépositionnés», dans le jargon militaire -, certains en provenance de
Djibouti, où l’armée française compte une base de 2 800 hommes. La
nouvelle installation, qui devrait être opérationnelle courant 2009,
sera entièrement située sur le territoire d’Abou Dhabi, l’un des sept
émirats composant la fédération, où la France dispose de facilités
militaires depuis les accords de défense et de partenariat stratégique
conclus en 1994-1995.
Hantise. Pour la France, cette base est la clé de nouveaux
contrats de ventes d’armes aux Emirats. Paris prend soin de préciser
que ce renforcement militaire répond à une récente demande des
dirigeants émiriens. «Ils ont besoin de se rassurer», indique
une source diplomatique. Contre qui ? Le régime islamique de Téhéran,
évidemment. Lorsqu’ils s’expriment en privé, les dirigeants des
Emirats, en particulier ceux d’Abou Dhabi, ne cachent pas leurs
craintes et leur hostilité à l’égard de Téhéran. Ils savent que leur
armée, malgré l’excellence de ses armements - souvent français -, ne
fera pas le poids en cas d’affrontement avec les forces iraniennes.
Cette hantise n’est pas nouvelle. Elle date de l’époque du Chah que les
Américains avaient sacré «gendarme du Golfe». Et s’est
manifestée lorsque l’Iran s’est emparé par la force de trois îlots
contestés - Abou Moussa, Petite Tomb et Grande Tomb - dans les
années 70. Elle s’est renforcée avec l’arrivée au pouvoir de Mahmoud
Ahmadinejad, homme des Gardiens de la révolution, dont les vedettes
rapides croisent sans cesse les eaux du Golfe, et champion autoconsacré
du monde musulman, pays arabes inclus.
Lorsque Paris et Abou Dhabi ont conclu ces accords de défense, la
menace n’était pas aussi précise. Les Emirats craignaient plus l’Irak
de Saddam Hussein, en particulier après l’invasion du Koweït, que
l’Iran islamiste. La France a d’ailleurs signé d’autres accords de
défense avec le Qatar et le Koweït. Mais, souligne une source
diplomatique, celui paraphé avec les Emirats engage beaucoup plus Paris
que les deux autres, liant les deux armées en cas d’attaque du
territoire émirien.
«Hostile». Or, depuis, l’invasion américaine de l’ancienne
Mésopotamie, Bagdad n’apparaît plus comme la principale menace ; l’Iran
prenant sa place. Bien sûr, Paris a pris bien soin, hier, d’annoncer
que cette nouvelle base française ne sera en rien dirigée contre
Téhéran. Mais alors à quoi servirait-elle ? En tout cas, il est peu
probable que cette affirmation convainc le régime islamique, où l’on
déplore depuis plusieurs mois l’attitude «hostile» du président
Sarkozy et où on a déjà fait savoir que les entreprises françaises
voulant travailler en Iran allaient devoir assumer les conséquences de
cette attitude.
Plusieurs questions aussi se posent : cette nouvelle donne militaire
va-t-elle engager Paris sur la question des trois îles disputées,
notamment si le dossier aboutit sur la table d’une instance
internationale ? Et, surtout, que se passera-t-il si un conflit
intervient entre Washington et Téhéran, transformant le Golfe en une
zone de chaos ? Selon des sources diplomatiques, l’actuelle visite de
George Bush dans le Golfe, au-delà des contrats d’armements signés avec
l’Arabie Saoudite (136 milliards d’euros), vise à fortifier un front
anti-iranien. Avec, en toile de fond, la possibilité d’une intervention
militaire contre Téhéran. origine du texte
et le rapprochement trés net de la France et des USA, on peut se demander si tout cela n'est pas lié et si oui, qu'est ce que cela augure.